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Ainsi au milieu d’un mot, entre deux voyelles, h tient la place de ss, sc, s, x.

3o  De même pour la sifflante c ou s, précédée en français d’un r qui disparaît dans le patois : pourceau, pouhé ; personne, pouahenne ; bourse, bouôhe.

4o  Ch est représenté par h : mouche à miel, mouhotte ; acheter, aiheta ; pêcher, pouhiè ; fraicheur, frâhou.

5o  De même pour s suivi d’un t : festin, fehtin ; reste, réhe.

6o  De même pour f, ff, v : bouffissure, bouhesse ; couvercle, keufépe et keuhépe.

H finale. Elle remplace r à la fin d’un mot : mur, mûh ; cœur, cœuh ; elle se substitue aussi à s et z final dans les mots où le français ne fait plus entendre la sifflante, par exemple riz, rih ; obtus, teuh.

Pour terminer les particularités sur cette lettre, je citerai meuhe, moite, et je ferai remarquer que dans le mot français hacher, le patois vosgien fait entendre un b au lieu de l’aspirée et dit bouachè ; un hachoir, bouachou.

ch.

Cette articulation a beaucoup de rapport avec la précédente. La comparaison avec les mots français qui l’ont admise nous la montre représentée par s ou c, g, k ou q, et h.

Bêche, bace ; manche, mainge ; lécher, laqua ; mèche, méhe. En retour le ch peut se mettre à la place de s : seigneur, cheignou.