Page:Jouve - Coup d'œil sur les patois vosgiens, 1864.pdf/57

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 53 —

Dans la combinaison avec r, cette dernière lettre disparaît presque toujours ; d’autres fois elle se transpose.

br, pr, tr, etc.

R retranché : chambre, chambe ; encre, auque ; sucre, seuque ; attendre, étaude ; livre, live ; coffre, coffe ; maigre, maigue ; vêpres, vêpe ; prêtre, préte. Cette manière de s’énoncer est commune à un certain nombre de patois de la langue d’oil et à la langue populaire.

R transposé : fromage, fourmage (toutefois le primitif est forme) ; ombre, ôrbe ; grelot, guéria ; cresson, keurhon ; premier, peurmé ; dormir,

    que le latin, comme le font aujourd’hui un grand nombre de linguistes distingués. S’ils voulaient se donner la peine d’étudier plus profondément les patois, sans se contenter du picard ou du bourguignon, qui ont une littérature imprimée assez étendue, ils trouveraient matière aux mêmes doutes que nous qui n’apportons ici que l’examen et non un système. Si mièle leur paraissait plus celtique que latin, que diraient-ils de toit, qui se dit à Gérardmer et dans les langues que nous avons citées plus haut ? Si le temps ne nous fait point défaut, nous espérons bien démontrer un jour avec d’abondantes preuves que la langue celtique n’a pas disparu des Vosges. Arriver à saisir l’étymologie d’un idiome, c’est en même temps affirmer l’ethnographie d’une population.