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avait des thermes et un amphithéâtre dont les vestiges indiquent assez l’importance du lieu. Cinq camps romains étaient établis sur notre territoire dans d’excellentes situations.

Un ingénieur antiquaire, M. Jollois, a res­titué la carte des voies romaines qui sillonnaient le département. Il n’est pas sans importance, on le verra, d’en rappeler ici le nombre et les directions.

Deux grandes voies perpendiculaires, se cou­pant près de Charmes, le traversaient oblique­ment, l’une de Metz à Bâle par le Ballon d’Alsace, l’autre de Besançon à Strasbourg par le Donon. Dans l’angle ouvert du côté du sud et dont le sommet est près de Charmes, une multitude de voies partielles s’entrecroisaient et s’unissaient aux deux grandes branches latérales. Cinq se rencontraient à Escles, qui paraît être le centre de ce réseau secondaire ; quatre à Vioménil ; cinq à Arches ; trois à Épinal. Dans le triangle, formé par les deux branches de l’est et la chaîne des Vosges, on n’en trouve que deux : la pre­mière se dirigeait d’Arches vers la branche N.E. par Rambervillers ; la seconde allant de Baon au Bonhomme, laissait libre, parce qu’il était assez défendu par lui-même, un vaste espace couvert de montagnes élevées et de vallées étroites (d’Arches au Bonhomme et de Ramber­villers aux sources de la Moselle).

Aussi arrive-t-il qu’au centre et à l’ouest du département, la population a dû devenir plus intimement romaine, et que le patois y est plus