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propos frivole et niais, baliverne. En breton bada, parler, agir comme un sot. C’est la racine de badaud, badiner, etc.

Mai, jardin ; on dit aussi moué et moua. An­cien français mets, mès, may.

Ehmoudi, plein d’émoi, forcené, fou. Le vieux français disait esmoi, surprise, inquiétude, et esmoier, être en peine. Ces mots ne viennent point du latin emovere, mais du celtique esmae. Dans le patois vosgien, la sifflante étymologique s se prononce la plupart du temps h fortement aspiré.

Basselle et basselotte, jeune fille ; ce dernier correspond au vieux français bachele et son di­minutif bachelette. On lit baisselette dans li Jus Adam, la plus ancienne comédie du Théâtre-Français. En patois, comme au moyen-âge, il a aussi le sens de servante.

La bourjoise si fut du moustier revenue,
La baisselle appela, et elle est accourue.

(Dict des trois pommes.)

En patois romand, baichot, baichotte ; en nor­mand, basse. On retrouve la racine de ce mot celtique dans l’irlandais, l’écossais, le gallois, le cornouaillais. Le bas-breton a encore bichan, petit ; d’où nous avons l’expression mon bichon, ma biche. Le mot kymrique est bach ; le gallois dit baç.

Nous avons encore la forme boyesse qui se rattache assurément à la même racine, « Bagasse