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Torniole, coup, terme populaire et patois, usité dans beaucoup de provinces. Dorna, battre, dans la langue armoricaine ; dorn, frapper à coups de poings, en gaélique.

Leue, leuye, lieue. Les latins nous ont con­servé le mot gaulois sous la forme leuca, dont nos paysans ont adouci, suivant la règle de leur langage, la dernière syllabe par une féminine sourde. En breton léo, lev.

Bangard, garde-champêtre, et autrefois banward, comme on lit dans les coutumes d’Épinal. Ban, en irlandais signifie champ. Ward est d’o­rigine tudesque.

Brahte, boue. Brogh, écossais ; bragh, irlan­dais ; le vieux français disait bray, braie, brayeux : Sources moult brayeuses (Monstrelet). Bas-latin, braium, braiotum ; italien, brago. Le patois brahte paraît purement celtique.

Le mot brôde du Ban-de-la-Roche est une autre forme que possédait également l’ancien flamand brod et qu’à encore le languedocien braudo, fange, broutons, barbouillé. Le vieux français le connaissait ; on lit dans la Farce des cinq sens l’injure suivante que les yeux adressent au c… : Brodier ! lui disent-ils.

Le mot bodére, usité avec le même sens dans d’autres patois des Vosges, est aussi d’origine gauloise, bad, bod.

Blohhe, prune. Ailleurs beloce, belloce, blosse, bloche et belloche, sorte de prune sauvage, de prunelle.

Bouadla, babiller, jaser, du celtique bada,