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Wallon, la Champagne, la Lorraine, la Bour­gogne et quelques provinces du centre, enfin tous les pays de l’ancienne langue d’oïl. Les diffé­rences qui existent entre eux proviennent moins, on le sait, du fond de la langue qui est générale­ment la même, que de l’accent particulier que chaque groupe de population a imprimé aux mots et à la phrase elle-même.

Si l’on voulait trouver un type aux idiomes de cette vaste région, il serait possible de le prendre dans la langue wallonne (Liège, Namur, Hainaut, etc.), dont on peut suivre en quelques sortes les diverses transformations, les rapports, les nuances en descendant vers le sud ou en se dirigeant vers l’ouest. En suivant ainsi cet ordre géographique dans l’étude des idiomes du nord, on n’est pas étonné de trouver les rapprochements les plus intimes entre le normand, le champe­nois et le lorrain :

Facies non omnibus una,
Nec diversa tamen qualem decet esse sororum.

Placez sur la ville de Liège le point par où se tiennent les branches d’un éventail et déployez celui-ci de façon que les extrémités atteignent Cherbourg d’un côté, Besançon et Montbéliard de l’autre, vous aurez l’image du déploiement des patois dont nous parlons. D’abord plus on s’éloigne du centre d’où rayonnent les branches de cet éventail, plus la ressemblance dialectique s’efface ; elle s’arrête vers une limite