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Çul ke poutyin lé flambau
Ètin roussô ; (bis)
Et çul ke poutiô lé creuye
N’ èvô k’ ène euye.
Te n’ me, te n’ me bètré pu
Maudi bossu.

Il y a un fragment de cette chanson dans les Chants populaires recueillis par M. le comte de Puygmaigre, 1 vol. in-12, 1865. En voici le 1er couplet :

Mon père z’y m’é marièye
A in bosseuy.
Le premi jou d’ mes noces
M’étant batteuye.
J’ n’ j’ n’ j’ n’ s’ ra pu batteuye
Maudit bosseuye.

Dans sa composition, la femme du bossu est un vrai type de ronde. La répétition des deux derniers vers d’un couplet au commencement du suivant et le refrain en sont les principaux caractères, mais ils ne sont pas absolus. Ces danses, accompagnées de chant seul, étaient autrefois très-populaires. À défaut de ménétrier et de toute science chorégraphique, la jeunesse s’y livrait avec passion. Dans les belles soirées d'été, on entendait partout retentir le chant des rondes dans les petites villes comme dans les campagnes. La jeunesse se divisait en deux bandes égales, se faisant face. Chacune d’elle s’avançait tour à tour vers l’autre, les mains unies, chantant celle-là la première moitié du couplet, celle-ci l’autre ; puis les deux couples de danseurs, se réunissant par les extrémités, entonnaient le refrain en formant une grande ronde après laquelle on reprenait sa place pour achever la chanson de la même manière. Aujourd’hui ces plaisirs sont abandonnés aux seuls enfants.