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avaient semblé dignes de leur antique nom qui s’était, comme Zehra, convertie, que de Fortunées ! Le ciel avait été constam le mariage eut lieu. Amina ayant été con ment beau et le vent caressant jusqu’à vaincue de son infâme abus de confiance, l’heure où ils aperçurent dans le lointain la maison natale fut rendue à Zehra, et elle le pays, les côtes de l’Andalousie, les ro y rentra pour célébrer son mariage avec chers de Gibraltar. Ils s’écriaient terre ! Hernando. Pendant les fêtes on vint lui

quand un vent s’éleva, fraîchit, fraîchit toujours, devint une bourrasque, une tempéte, un ouragan ! La pauvre Zehra retombait-elle dans l’abime ? La tempête

dire qu’une vieille femme mourait de faim à sa porte : elle lui donna asile pour la fin de ses jours : c’était la mendiante qui l’avait si long-tems fait souffrir. Et un soir, Zehra, assise entre Hernando était affreuse, et je ne vous dirai point qu’elle était affreuse par son ciel de et sa mère, trouvait une exquise jouissance poix, des vagues s’entr’ouvrant comme les à se rappeler dans son bonheur combien gueules écumantes de monstres géans, des Dieu, après l’avoir éprouvée, avait été mi

éclairs se croisant dans les nuées comme

séricordieux ! C’était une admirable

des lances dans la poussière des batailles ; ces images sont du domaine du peintre qui a une palette et des pinceaux : cette tem pête était affreuse par la situation morale de ceux qui courbaient le front sous sa

vidence que la sienne, qui l’avait dépo sée, pauvre et dépouillée de tout, même de sa chevelure, entre les mains bienfai

voix fatale.

pro

santes de dona Isabel : c’était sa provi

dence qui avait rendu à la vie sa bienfai

trice, c’était sa providence encore qui avait

« Mes enfans ! s’écriait Isabel, en les calmé la tempête sur sa tête... pressant sur son cœur ; et elle joignait en A brebis tondue Dieu mesure le vent, tre ses mains les mains de Hernando et de dit en souriant dona Isabel, et elle em Zehra. -

— Mon amie !.... ma fiancée !... disait

avec désespoir Hernando en baisant la

brassa ses deux enfans.

ERNEsT FoUINET.

main de Zehra.

— Adieu ! disait la pauvre fille. » Le bâtiment venait d’échouer ; l’eau y entrait à gros bouillons par deux ou trois profondes ouvertures, et pas une voile, pas une barque dans le lointain !..

Le Matelot.

« Adieu ! adieu ! » répétaient Isabel et Hernando. « Dieu soit béni ! cria Zehra avec une

voix d’une émotion ineffable, en agitant son mouchoir ; on vient, on vient, et le

Une brume épaisse étendue sur l’Océan laissait à peine apercevoir une bar Elle avait raison ; le vent s’apaisait, que de pêcheur mise à l’ancre au fond une chaloupe approchait à force de rames, d’une baie, non loin d’une de ces petites et elle amena à terre sains et saufs les nau villes qui bordent les côtes de la Basse Bretagne. Seul sur la grève dès le grand fragés. Arrivés à Grenade, les deux jeunes matin, un vieux marin, son bonnet brun gens , fiancés durant cette longue traVer enfoncé jusqu’aux yeux, les bras croisés sée, et unis devant Dieu pendant la tem et les genoux un peu ployés, se prome pête, furent enfin joints pour jamais de nait d’un air impatient, mais toujours dans tems se calme. »

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vant l’autel, C’est dans l’ancienne mosquée | un espace à peu près égal à la longueur