Non loin de là, mais déjà dans une rue latérale, est la maison où résidaient le savant lord Monboddo et la belle miss Burnet. Nous sommes sur un sol aristocratique, mais aussi sur un sol. classique ; car le poète Burns fréquentait la maison de lord Monboddo, et la mort de miss Burnet motiva l’un de ses plus touchants sonnets. Smollett aussi a habité le voisinage, savoir la maison du célèbre imprimeur des Wawerley novels. Enfin, et c’est là le principal, on trouve encore là la maison bien conservée de John Knox, maison composée de trois pièces meublées simplement, la chambre commune, la chambre à coucher et le cabinet de travail. Du haut de cette fenêtre, aux petites vitres enchâssées dans le plomb, le réformateur de l’Ecosse, a prêché sa doctrine. John Knox a été honoré de beaucoup de monuments en Écosse. Le plus beau de tous est la grande statue érigée au plus haut point de la nécropole en terrasse de Glasgow, cette ville de morts avec coupoles, tours et rues au vrai sens du mot.
Le tombeau du réformateur économique du globe n’est éloigné que de quelques pas de la maison de John Knox. Il n’est pas facile à découvrir dans le cimetière de Canongate, car on ne trouve pas ici de conducteur, preuve que l’endroit est peu visité. Et cependant ce n’est pas seulement Adam Smith qui est inhumé là, c’est encore Dugald Stewart, dont nous avons déjà parlé, de plus l’artiste Allan David, enfin le poète Ferguson, auquel Burns a posé une simple pierre.
Après de longues recherches, je trouvai le tombeau du grand écossais. Il faut passer sur beaucoup d’autres tombes pour en approcher. Il est adossé contre le mur de derrière d’un bâtiment qui est habité par un employé, et dont une fenêtre donne sur le tombeau. Contre le mur s’appuie un pierre peu ornée d’environ dix pieds de hauteur, où se trouve la simple inscription qui suit :
Here are deposited the remains of Adam Smith, author of the Theory of Moral sentiments and « Wealth of Nations ». He was born 5th June 1723 and he died 17th July 1790.
Mais quelle ironie de la destinée ! A gauche, à côté de la tombe d’Adam Smith, l’ennemi le plus terrible des douanes, est la tombe d’un employé des douanes, de Richard Elliston Philipps, « one of the commissioners of the customs. »
Cela a été la dernière, mais non l’unique, ironie du sort à l’égard d’Adam Smith. L’auteur du libre échange était le fils d’un employé des douanes et Adam Smith se rendit lui-même, deux ans après la première édition de son grand ouvrage, à Édimbourg comme employé des douanes. Adam Smith obtint ce poste par l’intermé-