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prochaine de traités de commerce et de conventions destinées à faciliter les échanges internationaux. Il semblera même tout naturel que les négociations s’étendent à la question monétaire, car aucune convention ne contribuera plus au développement des relations internationales que celle qui aurait pour objet l’établissement d’une monnaie commune à toutes les nations commerçantes.

Léon.




BULLETIN FINANCIER



Sommaire. Préoccupations du monde financier au sujet des événements politiques du Mexique. — Difficultés de la situation commerciale et financière. — Le nouveau 3 0/0. — La Banque de France et l’État. Rapports annuels de Sociétés par actions. — Tableau des Bourses de Paris, Lyon et Marseille. — Bilan de la Banque de France.


Le mois de juin a vu les affaires du Mexique prendre, dans les préoccupations du monde financier, une part très-grande, assez grande pour avancer la morte saison, qui, d’ordinaire, ne vient qu’un mois plus tard. La nullité des affaires a eu pour conséquence certaine faiblesse dans les cours ; nous disons faiblesse plutôt que baisse, car ce n’est que dans les premiers jours de juillet que la baisse a été un peu accentuée. En fin de compte, commerce et finances vont mal en ce moment. Nous ne fatiguerons pas le lecteur de l’énumération des causes qui, suivant nous, ont motivé cette situation. Il est évident, pour nous, qu’une conversion de rentes faite au moment où, suivant le mot de M. Fould lui-même, il y a crise, au moment où, la guerre américaine d’une part, l’inclémence de la température d’autre part, annihilent tant de capitaux ou ralentissent la richesse produite annuellement et nous privent de débouchés si utiles à nos vins, nos laines, nos soies, etc., il est évident pour nous, qu’une conversion de rentes faite dans ces circonstances doit amener tôt ou tard une grande réaction sur tous les marchés financiers ; nous n’avons donc pas besoin d’un grand travail ne raisonnement pour nous expliquer la tendance actuelle.

L’ancien 3 0/0 a définitivement disparu de la cote, où l’on ne voit plus (en fait de 3 0/0), que le nouveau fonds. C’est bien ; mais combien ce résultat a-t-il coûté aux finances publiques ou particulières ? C’est là ce qu’on pourra établir un jour, quand on possédera tous les éléments du budget de cette opération. En attendant, on a détaché pour la première fois, le 16 juin, le coupon trimestriel (0 fr. 75 c.) du 3 0/0 nouveau.

Le bilan de la Banque ne dénote pas une situation précisément prospère ; l’encaisse a diminué, le portefeuille a augmenté ; il est vrai qu’à cette époque de l’année ce fait est habituel ; mais les avances à l’État ont augmenté de