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128 JOURNAL DES ÉCONOMISTES.

semblance de la constitution des trapézistes et de celle des banquiers au moyen âge. A Hambourg, où se conservent encore les vieilles traditions,les banquiers, et même les plus riches, sont assis devant un comptoir ou banc de bois ; c’est la trapéza grecque ; banc qu’il retournent en cas de faillite. De là l’expression de banqueroute, dérivée de l’italien bance rotte, mot à mot, banc rompu. M. Giraud a rappelé que l’un des plus grands érudits du dix-septième siècle, Saumaise, avait déjà traité avec la science qui lui est propre, une partie des questions abordées par M. de Koutorga ; enfin il a ajouté qu’il ne croit pas que la division de la propriété grecque en biens ostensibles et inostensibles représente ce qu’a dit le professeur russe, mais qu’elle répond beaucoup plutôt à la division des biens corporels et incorporels chez les Romains.

Quoi qu’il en soit, le travail de M. de Koutorga achève de nous démontrer que les opérations de banque ne sont point une invention du moyen âge, qu’il ne faut faire honneur de la lettre de change ni aux Juifs ni aux Lombards. Sans doute dans les derniers siècles avant notre ère, beaucoup de ces trapézistes furent des Phéniciens ou des israélites, car l’instinct du commerce les avait déjà prodigieusement répandus dans l’occident. Mais le génie commercial des Hellènes, qui s’est perpétue jusqu’à nos jours, leur suggéra de bonne heure l’idée des opérations financières, dont il était réservé a notre époque de montrer le plus grand développement. ALFRED MAURY.

REVUE SCIENTIFIQUE.

Sommaire :L Métallurgie du fer. Procédé de M. Bessemer. — II. Filets de pèche en coton, fabriqués à la mécanique. Rapports de MM. Lonquety ainé et le capitaine de frégate Lavaissière de Lavergne. — III. Les émanations marécageuses et les fièvres paludéennes ; recherches de M. le docteur Léon Gigot. I. — Nous avons décrit, dans notre dernière revue, quelques méthodes pour obtenir l'acier fondu, sur lesquelles notre attention avait été particulièrement attirée par des communications faites au cercle de la presse scientifique. Mais il s’en faut de beaucoup que nous ayons épuisé la liste des procédés nouveaux relatifs à la fabrication de l'acier, et, à fortiori,de tous ceux qu’a vus surgir l’industrie sidérurgique. Cette formidable industrie, comme l’appelle M. Aug. Gillon dans un récent et remarquable travail sur la matière, est actuellement à l’ordre du jour. Les nombreux problèmes qui s’y rattachent, et qui se résoudraient par des économies de temps, de main-d'œuvre, d’outillage, de combustible, par l’augmentation ou l’amélioration des produits, préoc-