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INTRODUCTION
À LA NEUVIÈME ANNÉE


Les deux années qui s’accomplissent laisseront après elles de grands enseignements pour les peuples sous de nombreux rapports, mais principalement sous le rapport économique. Comme tout a été remis en question, comme toutes les données, même les plus élémentaires, ont été contestées, comme d’autre part la révolution, la guerre civile et la tourmente politique ont amené des complications de toute espèce sur le corps social déjà gravement ébranlé par la disette et la crise tant financière qu’industrielle et commercial, l’histoire économique de 1848 et de 1849 contient un demi-siècle d’observations pour le philosophe et l’homme d’État.

Il y a de grandes erreurs économiques dans les fautes des peuples qui se sont mis en révolution, il y en a davantage peut-être dans celles de leurs gouvernements ; il y a eu de grandes erreurs économiques dans l’administration de Louis-Philippe et de tous ceux qui lui ont succédé ; il y en a eu dans les actes de l’Autriche et de Russie ; il y en a eu aussi dans la conduite de la Hongrie et de l’Italie, toutes deux si valeureuses et si dignes d’un meilleur sort. À quel degré ces fautes ont-elles été commises ? Quel sentiment vil ou généreux, blâmable ou légitime, les a inspirées ? C’est ce que nous ne voulons point rechercher ici, c’est ce que l’histoire démêlera avec l’impartialité dont elle est capable, mais seulement après un assez long laps de temps. Tout ce que nous voulons dire, c’est que la résistance des uns à la poussée naturelle et invincible du progrès et les déviations artificielles occasionnées par les autres, ont en