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ORGANISATION DU TRAVAIL. 5 de Constance humaine qui tienne longtemps contre les tortures de la faim. Ceux qui ont ecrit Fhistoire de notre premiere Revolution ont Iaiss6 dans cette histoire, ace qu’il nous semble, de grandes lacunes. Parmi les causes des deplorables excfcs commis a cette 6poque ? ils en ont pres- que toujours oubli6 une. Ils ont dit corabien les menaces du dehors, les troubles du dedans, les resistances ouvertes des uns, les sourdes menses des autres, avaient contribu^aaggraver la situation et a exas- perer le peuple, qui ne demandait, apr£s tout, comme aujourd’hui, qu’a ameiiorersa condition. Mais ils n’ont pas assez dit quelle large part avaient eue dans ces malheurs les erreurs financieres et les fautes economiques comraises par ceux qui avaient en main la direction des- affaires publiques. ^ - . . . Non, non : ce n’est pas la guerre etrangSre seule qui avait alors ruinenos finances. Malgr6 la difficult^ reelle des circonstances, elles se fussent r^tabliessans trop d’effort sous un regime intelligent. Ce n’est pas la seule complication des ^v^nements politiques qui avait porte k son comble la misfcre du peuple et la detresse de tous. line faut pas hesiter ale dire : la plus grandepart enrevenait aux erreurs des gouvernants. Alors, corame aujourd’hui, on avait adopts, dans la direction des finances, la route qui conduit aux abimes, et on y avait malheureusement pers6v£r6 avec un entfitement funeste. Alors, comme aujourd’hui, l’Etat, usurpant sur le domaine de I’industriepri- v6e, avait entrepris d’organiser, comme on dit, certains services. II avait voulu, notamment, organiser le service des subsistances, et il etait arrive k quoi? a organiser la famine, laquelle est demeur6e en permanence dans le pays tant que ce deplorable systeme a dure. De la tous ces exces, tous ces malheurs, qui, ternissant Teclat d’une lutte h^roique, ont jet6 sur cette partie de notre histoire un voile de sang. Jusqu’a present, Dieu merci ! la Revolution de 1848 est pure de tout excfcs de ce genre ; mais qui osera dire qu’il en serait encore de mfime si une succession de fautes semblables nous ramenait les mfimes malheurs? Ecartant toutefois ces funestes presages, qu’il est encore temps de detourner, examinons rapidement ce qu’il y avait a faire dans la si- tuation pr^sente pour Tavantage des masses. Nous montrerons ensuite, en peu de mots, le n6ant des theories ambitieuses produites par les pr&endus organisateurs du travail. i Ce qu’il y avait a faire dans ia v situaUon pr6seate. C’est une justice a rendre aux principaux chefs des doctrines so- cialistes, qu’ils aspirent reellement au bien. Autant leurs. theo- ries sont fausses, autant leurs intentions sont pures. Ce qu’ils veulent, c’est reellement, on peut le croire du moins, une repartition plus