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« Économie générale et statistique des mines, usines, arts et manufactures, Bineau, ingénieur en chef des mines ;

« Économie générale et statistique des travaux publics, Franqueville, ingénieur en chef des ponts et chaussées ;

« Économie générale et statistique des finances et du commerce, Garnier-Pagès ;

« Droit administratif, Cormenin ;

« Histoire des institutions administratives françaises et étrangères, Ledru-Rollin ;

« Mécanique, Poncelet, membre de l’Académie des sciences. » (Moniteur.)

Il n’y a pas de doute que les quatre membres du gouvernement provisoire attireront un grand concours d’auditeurs ; et il n’y a pas de doute qu’après quelques années de tâtonnements, ils arriveront à faire des cours fort instructifs. Mais, de deux choses l’une : ou ces messieurs ont sérieusement voulu s’emparer chacun d’une chaire, et alors nous ne tarderons pas à les voir remplacer par des suppléants moins occupés des affaires politiques ; ou bien, leurs noms ne sont dans le décret qu’en attendant ceux des titulaires auxquels on destine ces chaires, ce qui est plus probable ; et alors nous avons encore raison de dire qu’il ne faut pas prendre au sérieux les noms de MM. Lamartine, Marrast, Garnier-Pagès et Ledru-Rollin.

M. Jean Reynaud est un écrivain philosophe de renom ; M. Faustin Hélie est un criminaliste éminent. Le nom de M. Cormenin dispense de tout commentaire ; M. Poncelet est un de nos premiers mécaniciens théoriques. Le choix de ces divers savants est parfaitement motivé.

Mais il n’en est pas de même de ceux qui se partagent l’économie politique, la succession de M. Michel Chevalier. M. Serres professera l’économie générale et la statistique de la population, parce qu’il est savant en zoologie et en ovologie, et qu’il comprend à merveille les phénomènes de gestation et d’embryogénie !! — M. Decaisne professera l’économie générale et la statistique de l’agriculture, parce qu’il sait analyser les sucs des plantes !!

Pour professer l’économie générale et la statistique des mines et manufactures, l’économie générale et la statistique des travaux publics, on a choisi MM. Franqueville et Bineau, qui sont des ingénieurs de mérite, mais qui n’ont pas encore donné des gages bien éclatants, soit aux études économiques, soit aux études statistiques. On se demande pourquoi M. Carnot a pris plutôt ces deux ingénieurs que deux autres, et pourquoi il n’a pas conservé ce professorat à M. Michel Chevalier, ingénieur aussi et un peu plus notablement connu par des travaux spéciaux sur ces divers sujets.

Nos lecteurs comprendront comme nous que la réorganisation du collége de France et sa transformation en école administrative a été