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premiers mois de 1846, et 54 millions en 1847, n’ont donné que 32 millions en 1848.

Pour le mois de mai, le chiffre était de 15 et 11 millions en 1846 et 1847. Il est de 5 millions en 1848 !

— La ratification récente du traité de paix avec le Mexique laisse les États-Unis maîtres d’une partie des Californies et du port de San-Francisco, un des plus vastes et des plus sûrs qui soient au monde. Une convention, plus récente encore, avec la Nouvelle-Grenade, vient de leur livrer la jouissance complète des ports des deux mers opposées, Chagres et Panama, excellents points de ravitaillement sur le double littoral. Ils viennent de prendre également Saint-Jean de Nicaragua, point de communication entre les deux océans, préférable, dit-on, à l’isthme de Panama pour la jonction des deux mers par un canal.

C’est le 6 novembre prochain qu’aura lieu l’élection du successeur de M. Polk. Puisse la majorité renommer un free trader aussi décidé.

— Le nouveau ministre des finances avait retiré, dès le premier jour, les projets de lois sur les chemins de fer et sur les assurances ; mais il avait déclaré ne le faire qu’avec regret. Un honorable représentant, M. Sautayra, et M. Duclerc, son prédécesseur, l’ont mis hier en demeure de s’expliquer plus catégoriquement. Un peu piqué au jeu par les interpellations de ce dernier, M. Goudchaux a déclaré que ni lui ni l’administration à laquelle il appartient ne comptent reproduire les projets sur les chemins de fer et sur les assurances. Voilà qui est positif. Désormais les Compagnies n’auront plus cette menace de rachat constamment suspendue sur leurs entreprises.

— En s’en allant, M. Carnot nous a laissé le projet de loi sur l’instruction primaire. D’après ce projet de loi, l’enseignement primaire sera désormais rendu obligatoire et distribué gratis, aux frais de l’État. Les instituteurs seront nommés par le ministre, grand-maître de l’Université, sur la présentation des Conseils communaux. Mais, comme si l’on avait craint que cette faculté laissée aux Conseils communaux de présenter des candidats aux fonctions d’instituteur ne portât atteinte aux prérogatives universitaires, on a exigé que ces candidats fussent pris sur une liste formée par un Comité central, lequel sera nommé, moitié par le Conseil général du département, moitié par M. le ministre de l’instruction publique. De plus, les instituteurs adjoints seront directement à la nomination du ministre ; de plus encore, les instituteurs seront sous la surveillance de trois catégories d’inspecteurs nommés par le ministre. On voit que rien n’a été négligé pour le retenir, ce malheureux instituteur, sous la férule de l’Université.

L’enseignement primaire sera gratuit, mais il ne le sera qu’en apparence, c’est-à-dire que les pères de famille le payeront avec leurs contributions ; ceux d’entre eux qui ne voudront pas de l’enseignement de l’État payeront double.

Si nous ne nous trompons, le nouveau ministre de l’instruction publique obéit à une impulsion plus libérale. Nous espérons donc que M. Vaulabelle consentira à laisser aux pères de famille et aux communes un peu plus de liberté que n’en avaient rêvé MM. Carnot et Jean Reynaud.

— La situation des banques, hier soir, indiquait 159 millions de numéraire, dont 86 millions et demi à Paris, et 250 millions de billets en portefeuille, dont 105 et demi à Paris.

Tant en effets dits arriérés à recouvrer qu’en effets en souffrance à la Ban-