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CHRONIQUE.


Sommaire. — Démission de MM. Carnot et Reynaud ; curieux rapprochement ; le Manuel du citoyen. — Les partisans du droit au travail scientifiquement responsables des événements de Juin. M. Proudhon et M. Considérant. — Le droit de propriété ; MM. Lamennais, Cousin, Proudhon et Hobbes. — Premier programme de M. le ministre du commerce. — Dissolution des ateliers nationaux. — Décisions de l’Assemblée nationale ; remboursement des bons du Trésor et des dépôts des Caisses d’épargne. — Le décret des heures de travail. — Encouragements aux ouvriers et à l’industrie du bâtiment. — La transportation. — Chiffre du déficit. — Revue de la douane. — Les États-Unis au Mexique. — Précieuse déclaration de M. le ministre des finances. — La loi sur l’instruction primaire. — Situation des Banques. — M. Albert Gazel.


Enfin, voilà l’instruction publique débarrassée de M. Carnot et de M. Jean Reynaud. Ils se seront servis du pouvoir dictatorial qui leur avait été mis dans les mains par la révolution de Février, nous ne savons d’ailleurs à quel titre, pour désorganiser l’enseignement du collége de France, pour créer une école d’administration impossible, pour supprimer la chaire d’économie politique, pour donner une épée aux élèves de l’École normale et des demi-bottes aux collégiens ; pour remplacer la couronne des prix par le rameau fleuri du printemps !! En vérité, nous croyons que c’est à peu près là tout ce que ces deux messieurs ont trouvé de mieux à faire pour l’instruction de la France en 1848, après une révolution qui a institué une république réformiste. Quelle pitié ! et avec quel dédain l’Europe savante doit traiter ceux qui ont compromis une si belle position !

Un journal quotidien avait, comme nous, rendu la haute Commission des études, imaginée par M. Carnot après la révolution de Février, solidairement responsable de la barbare suppression de la chaire d’économie politique au collége de France. Ce journal a reçu la lettre suivante d’un membre de cette Commission, qui occupe un rang élevé dans les sciences, et qui rejette sur MM. Carnot et Jean Reynaud seuls cet acte de vandalisme et de rancune.

« Monsieur le rédacteur,

Dans un des derniers numéros de votre journal, on accuse la haute Commission des études d’avoir proposé au ministre la suppression de la chaire d’économie politique au collége de France. Permettez à un membre de cette Commission de réclamer contre un reproche si peu fondé.

La haute Commission ne s’est occupée de l’École administrative que pour la rédaction des programmes des différents cours qui devaient y être établis.

Elle n’a pas conseillé de faire suivre aux élèves les cours du collége de France ;

Elle n’a conseillé ni la création, ni surtout la suppression d’aucune chaire de cet établissement ;

Elle n’est pour rien dans le choix des professeurs désignés pour les chaires nouvellement créées.

Veuillez, monsieur le rédacteur, insérer cette réclamation dans un de vos plus prochains numéros.

Agréez, etc.,

« Un membre de la haute Commission des études
scientifiques et littéraires.
 »