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imposante et somptueuse apparence, une bonne partie du temps de notre Parlement pour etre convenablement ajustee; tandis que la legislature de notre concurrent court-tondu petit consacrer tous ses moments a veiller a la prosperité de Industrie et du commerce. Les jourriaux non taxes des Etats-Unis, avecleurs immenses pages d’annonces et les feuiiles timbrees de notre pays, sont les nouvelles et les anciennes vitrihes des deux generations deboutiquiers. La demarche alerte du marchand d’aujourd’hui et le pas majestueux de son predecesseur soiu les chemins de fer des Etats-Unis compares a nos routes a barrieres et a nos canaux. Et pour completer la comparison, si nous voulohs cherch’er dans la politique des deux nations un contraste de la nature de celui qui nous frappe dans la conduite du boutiquier d’aiitrefois, qui se mele des affaires de ses voisins, et dans la conduite du marchand d’aujourd’hui, qui concentre toule son attention sur les affaires de son propre negoce, considerons l’Angleterre intervenant dans les affaires interieures de la plupart des pays d’Europe, d’Asie et d’Afrique, tandis que les États-Unis se contentent d’entretenir avec eux des relations purementcommerciales. »

Mais il ne suffisait pas de montrer a John-Bull enquoi sa politique etait mauvaise, arrieree, et de faire le compte de ce qu’elle lui avaifc coute; il fallait lui indiq’uer encore les fhoyens de se tirer de la situation deplorable ou il se trouvait pac&..Le Manchester manufacturer l’engageait a imiter de point en point i’exemple de frere Jonathan, a s’a’ppliquer desormais comme- lui a ses propres affaires, sans se meler aucunement de celles de ses voisins, et a vivre avec la plus stricte économie.

— « Des ecrivains qui se qualifient de conservateiirs ont essaye; disait-il, de se tnbquer de la piircirtiohie de l'ecole de Ffancklin comme indigne du caractere americain. Cependant nous sommes courbes aujourd’hui sous le chatiment qiie nous a* valu l’inobservation de la science populaire du « bonhomme Richard »,- et c’est seulement en proportionnant nos depenses aux limites bornees de nos moyens, en menageant vigoureusement notre temps et nos ressources et en renonçant a tout luxe inutile, a toute pompe superflue, et non pas en commettant sans cesse de nouvelles infractions aux lois de la prudence, que nous pourrons nous tirer des embarras dans lesquels nos extravagances et nos folies nous ont plonges.

o Si jamais un territoire a ete marque par le doigt de Dieu pour devenir le domaine d’une seule nation, c’est assurement le notre; nous avons l’Ocean pour frontiere et nous possedons, dan’s nos limites, toutes les richesses minerales et vegetales pour faire de nous uh grand peu’ple commergant. Peu satisfaits de ces dons domestiques de la Providence et dedaignant les limites naturelles de notre empire, dans l’insolence de notre force et sans attendre les ^daques d’ennemis envieux de notre fortune, nous avoris parcouru la carriere d^ conqueles et des rapines, nous avons porté la devastation et le carnage dans towtes les parties du monde. Comme toujours, les resultats prouvent que nous n’avons pu violer avec impunité les lois morales. La Grande-Bretagne endure maintenant la punition severe qu’elle s’est preparee de ses propres mains; elle est grevee d’une dette si enorme, qu’aucune puissance, si ce n’est la sienne, n’en pourrait supporter le fardeau.

Le Manchester manufacturer indiquait quelques-unes des Economies a realiser; les principales devaient porter sur l’armee et sur la flotte. L’armee entiere des Etats-Unis, disait-il, ne depasse pas 7,000 bommes, et rie cdute que 4;154,589 liv. sterl., tandis que la notre depasse 90,000 hommeS et cotUS 7,006,496 liv. La flotte de l'Union Americaine ne coute que 817,100 liv., et la notre nous revient a 4,505,000 liv. Nos depenses militaires sont donc six fois