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PROTESTATION DE LA SOCIETE D’ECONOMIE POLITIQUE. 4-25 « 7° Malthus, disciple de Smith, voit Tabime vers lequel court la societe. II ne se contente pas de poser le fait, il le pose comme necessaire ; l’ecole fata- •listeestfondde. « 8° J.-B. Say donne la plus haute expression des theories de Tecole libe- rate. II pousse les principes jusqu’a leurs dernieres consequences, et arrive, en politique, a la condamnation du principe d’autorite; en economie, a l’ideal de la concurrence illimitee; en morale, a la doctrine de rint6rel prive. a 9° Sismondi et Tecole critique : Tecole liberate est attaquee, la science revient a de nouveaux principes. Sismondi, au lieu d’imiter Malthus, entre- voitun avenir meilleur, et ramene resp§rance. « 10° Ecole eclectique : elle prepare la transition des idees negatives aux idees positives, ma is sans conclure formellement. « 11° Ecole chretienne : elle ramene reconomie a la theorie de la bienfai- sance; Villeneuve-Bargemont, Morogues, Tournon, Pommeuse, G6rando. « 12° Ecole des statisticiens : recherches positives d’observation ; docu- ments essentiels propres a servirde fondement aux idees sp6culatives. « 13° Ecolesnouvelles : apparition des idees d’organisation et dissociation ; tendance a une science morale, procedant a la fois de la raison, du sentiment et de Inexperience. « 14° Ecole d’Owen. « 1S° Ecole de Fourier. a 16° Ecole de Saint-Simon. • « 17° Ecole des libre-6changistes. « 18° Resume* general. » Voyez la sagacity de cette haute Commission, qui trouvait hier que retude de I’economie politique 6tait trop transcendante pour les Ale- ves du college de France, et qui dit aujourd’hui que : « le cercle des id^es qui s’y rapportent doit prendre aux yeux des eieves toute la gran- deur qui lui appartient. >> Voyez encore cette Commission de plus en plus haute, decidant, apres mure deliberation, que pour approfondir une science il n’y a pas lieu d’en expliquer les notions generates, mais qu’il fautcommencer par en faire I’histoire, c’est-a-dire par de- velopper les systemes qui s’y sont produits aux differentes phases de son developpement. D’apres quelles bases, d’apres quelles donnees generates ? d’apres quel criterium le professeuretsonauditoire appr6- cieront-ils ces diverses*phases et ces nombreux systemes? Quel excellent procede* pour forcer le professeur a divaguer et a fitre ennuyeux, pour rendre l’auditoire inattentif et le cours inutile! D’abord, on nous avait signifie que I’economie politique ne doit pas fitre enseignee. Puis, averti par la clameur du monde savant, on sereprend, et on nous dit : La preuve que nous n’avonspas voulu af- faiblir l’enseignement de I’economie politique du college de France, c’est que nous avons redige* le programme que voici. Or, ce pro- gramme, congu pour prouver qu’on veut fortifier l’enseignement de I’economie politique , prouve pr6cis6ment qu’on ne sait pas le pre- mier mot des lois generates qui forment de nos jours les londements