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PROTESTATION DE LA SOClETE D ECONOMJE POLITIQUE. 119 foiide, et une classe eut pour objet les sciences morales et politiques, aii nombre desqiielles se tfdiivait l’ecdnoniie politique. Je me pefmettrai de rappelef, a I’occasion des Ecoles centrales, que mon pere , avec le titre mddeste de secretaire du Comite de Tinstruction publique, contribua puissamment a donner de la vie aux principes deposes dans la loi de brumaire an IV, et notarhment a renseighement de I’economie politique , fcu grand avantage des jeunes gens qui suivaieht les cdurs des Ecoles centrales ; ces jeunes gens, en acquerant des connaissances sp^ciales ^ ne se trouverent pas priv6s ? comme on Pa trop Vu depuis, des notions les plus indispensa-* bles a tout citoyen d’un pays libre. « Quelques aniuies plus tard, rentrainement, la fascination de la gloire militaire ayant fait disparaitre, il faut I’avouer, tout sentiment de liberte et mfime le souvenir des institutions qui la garantissent, Ten- seignement de reconomie politique disparut aussi et fut efface avec la classe de I’lnstitut ayant pour objet les sciences morales et po- litiques. Toutes ces connaissances furent proscrites, sous le nom d’t- deologie, objet de Inversion et m6me de la crainte du grand homme, qui sur ce point ne se trornpait pas. « Sous la Restauration, et par des motifs analogues, reconomie po- litique fut egalement tenue a l’6cart, etune preference presque exclu- sive fut accordee aux Etudes classiques et litteraires, tradition qui n’a <H6 que trop suivie depuis. Cependant, la Revolution de 1830 ayant redonne l’essor aux idees de liberte, un des premiers actes du gouvernementde Juillet fut le r^tablissement de la classe des sciences morales et politiques, et peu apres, une chaire d’economie politique fut cr&Seau college de France. Depuis 1830 cette science & ete ctil- tiv6e avec une nouvelle ardeur, et des travaux norribfeuxet trSs^im- portantsont vu le jour sous (’inspiration de ce moiivement intellectual. Ainsi on le voit, la science 6conomique et la liberie ont eu la mfime ’ destinee ; elles ont et6 protegees ou proscrites, estirh^es ou d&Jai^ g*n6es ? dans les mSmes temps et dans des circonstancespareilles. 11 ne semble done pas possible que notre derniere Revolution, faite pour etablir en France la liberte la plus complete qui ait jamais existe dans aucun pays, se donne un dementi a elle-m6me en faisant disparaitre I’enseignement de reconomie politique. Esperons done que le sujet de nos reclamations n’est et ne peut 6tre qu’un malentendu, qui sera re pare. » M. de Lamartine a repondu en quelques mots, et M. Leon Faucher a repris : « Veuillez, monsieur, nouspermettre encore un mot et autoriser de notre part une entiere franchise. « Lc decret et le rapport qui le pr6cede ne sont pas autre chose