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118 JOURNAL DES ECONOMISTES. qu’elle soitanimee du souffle qui vivifie. Je me trompe, on envisage I’6conomie politique comme une sortede preface a la statislique ; on la relegue obscurement dans quelque coin de I’enseignement. Quinze legons sulfiront a ces prol6gom£nes, que Ton annexe a la chaire de finances et de commerce. Peut-on aller plus hardiment contre toutes les id6es revues? etaurions-nous tort de dire que le rapport attache au d^cret restera comme un monument de brutalite et d’ignorance? « La Soci^te d’economie politique se propose, citoyen ministre, de fonder un enseignement libre auquel concourront, dans la mesure de leurs forces, la plupart de ses membres. Elle sait que le drapeau de la science ne doit pas 6tre abandonn6, et elle essayera de le relever. Mais ce sont la des efforts individuels. Le gouvernement seul pourrait (aire utilement ce que nous allons entreprendre. C’est a lui, qui represente les lumieres de la societe, d’en repandre partout les rayons. C’est a lui , non^seulement de retablir une chaire k Paris, mais d’instituer des chaires d^conomie politique sur les principaux points de la France. « Vous nous avez dit, citoyen ministre, que le gouvernement de- vait avoir des entrailles, et travailler, sous Tinvocation du principe sacr6de la fraternity , au bonheur du plus gr&nd nombre. Nous le pensons comme vous. Mais on gouverne avec la raison non moins que par le sentiment. La science devient pr^cisement utile pour discerner, dans les projets d’amelioration, Je vrai du faux, et ce qui est r6el de ce qui est romanesque. Il faut repandre les lumieres dans la m6me pro- portion dans laquelleon filargit la base du pouvoir. Si l’enseignement de I’^conomie politique u’eut pas exists en France , c’est au mo- ment d’une revolution que le gouvernement aurait du Tinstituer. » M. de Tracy a ajout£ : « En me bornant k ajouter quelques mots a ce qui vient d’fitre expos6, je ferai remarquer qu’avant notre premiere Revolution, la science de l’^conomie politique fut fondee en France par des hommes ^minents, r^unissanta des connaissances vastes, profondeset varices, Famour le plus pur et le plus ardent de I’humanit6; il suffit de citer le nom a jamais vener6 de Turgot pour en donner une juste idee. Les principes de ces hommes de bien domin^rent dans les conseils de Fillustre Assemblee nationale constituante. Le r^gne de la force et d^pouvantables convulsions vinrent interrompre les etudes 6cono- miques et les pacifiques travaux qui s’y rattachent ; mais h peine le gouvernement r^publicain fonde par la constitution de Tan III fut-il n6, qu’il s’occupa d’etablir un systeme complet destruction publique, et, sur le rapport du savant et vertueux Daunou, la loi du 3 brumaire an IV ordonna la creation des <5coIes centrales. Dans le programme de ces ecoles, I’enseignement de I’economie politique occupait la place importante qu’il merite. Par la mfime loi Plnstitut national fut