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ORGANISATION DU TRAVAIL. 7 pas autour de nous et devant nous; simplifier les rouages administra- tis, et arriver par la a une diminution notable de rimpdtj briser, en un mot, toutesles chainesdu pass£ eten aII6ger les charges * afin de rendre a Tactivite humaine, source r6elle de toute richesse, la f6condit6 qui lui manque et le ressort qu’elle a perdu. Voila ce qu il y avait a faire au lendemain du jour de notre r6g6n«5ration politique! C’est par la, et par la seulement, que la R£publique pouvait accom- plir toutes ses promesses.

Nous l’avons essay6e cette liberty , s’6crie-t-on + et iious eii Voyons les fruits. Et la-dessus , on etale a nos yeux le tableau trop r6el des mis&res de notre soci6t6 presenter Qu’est-ce a dire? Est-ce que par hasafdc’est la Hberte qui dominait hieretque le regime monarchique nous a leguee? Est-ce"encore la liberty qui domine aujourd’hui? Oil est— il ce r&gne du laissez-faire, que tant d’aveugles condamnent sans le comprendre? Quand nous levons les yeux, au contraire, et que nous regardons autour de nous, nous ne voyons partout qu’entraves* restrictions, privileges et monopoles. Le nombre est si grand de ces attentats a la liberty, qu’ils sont presque devenusla loi commune. Voici d’abord tous les monopoles (et ils ne sont ni peu nombreux, ni assur6raent inoffensifs) que notre systeme de douaneaengendr^s : monopole des denrfes alimentaires, au detriment de la nourriture dii peuple , et pour l’avantage bien ou mal entendu de quelques prdpfi£- taires fanciers; monopole de la houille et du fer > c’est-a-dife des principaux agents du travail ; monopole du sel , de ce condiment n6- cessaire, deja si fortement grev6 par Timp6t ; monopole des pro-* duits de nos carriSres , c’est-a-dire de tous les mat&riaux de con- struction; monopole enfin des mati&res premieres, tellesque Iaines* Jins, chanvres , etc. , ou , en d’autres termes , des elements mfimes du travail/ Ainsi, toutes les. productions capitalei du pays, toutes celles qui servent a la nourriture du peuple, qui lui procurent lelo- gement, le vfitement, le chauffage, ou qui aliraentent son travail ; toutes celles enfin qui constituent les premiers Elements de la ri- chesse et du bien-6tre, sont atteintes par ce fleau. Sans parler du monopole 6tabli sur toutes les denrees dites coloniales , au profit de quelques colonies chfitives qui sont mfime impuissantes a Texploiter* Choisissons nos exemples plus pr6s, et ne sortons pas m6me si Ton veut, de Paris. Au sein de cette capitate du raonde civilis^ est- ce encore la liberte qui r£gne? Les privileges, les monopoles y abon- dent, au contraire, et s’y dressent a chaque pas* N’y eut-il que le privilege des boulangers, dont Findustrie est concentree par la -loi. dans uri petit nombre de mains, etcelui des bouchers, corollaire na- turel et digne pendant de Tautre, ce serait deja uneatteinte grave a cette liberty que nous jnvoquons. Il est remarquable , en effet , que c’est encore ici a la nourriture du pauvre, a la substance, a la vie , au sang du travailleur que le fleau s’attache. Mais ce n’est pas tout.