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lité de cette fondation, et la haute philanthropie qui a guidé les fondateurs. Leur nom s’est trouvé naturellement mêlé aux éloges mérités par l’œuvre, et MM. de Metz et de Bretignières ont pu de nouveau ressentir la joie qui s’attache à la juste appréciation d’une bonne œuvre par l’élite du pays.

Trois projets de loi de chemins de fer viennent d’être déposés par le ministre des travaux publics sur le bureau de la Chambre des députés.

Aux termes de ces propositions, les chemins de Paris à Strasbourg (tracé direct), de Tours à Nantes, de Vierzon sur Limoges jusqu’à Châteauroux d’une part, et de Vierzon sur Clermont jusqu’à Nevers d’autre part, enfin de Paris sur Rennes jusqu’à Chartres, soit 2,000 kilomètres et 600 millions de dépense, sont ajoutés au budget des travaux publics, déjà plus chargé que la prudence ne le voudrait.

Cette exécution officielle d’engagements pris avec trop de facilité, confirme toutes nos prévisions et justifie les plaintes que nous exprimions dans notre article de ce jour sur les progrès de la question des chemins de fer. On accorde tout pour avoir le droit de refuser tout. Le trésor est déjà engagé pour toutes ses ressources, et l’on est bien certain que les Chambres ne voudront pas compromettre sa situation. Ce que l’on veut, c’est gagner du temps, c’est ajourner à l’année prochaine, pas autre chose.

— Le système des compagnies fermières, reposant sur l’exécution entière par l’État des travaux de chemins de fer, vient d’éprouver un rude échec par le fait de la présentation d’un projet de loi demandant des crédits supplémentaires pour les chemins de fer de Lille et de Valenciennes, exécutés par le gouvernement, ainsi que pour les canaux de la Marne au Rhin et latéral à la Garonne. Pour les chemins de fer dont la longueur est de 27 kilomètres, les devis montent à 6 millions. La dépense sera de 7,455,000 fr., soit de 24 pour 100 en sus des prévisions. Pour le canal de la Marne au Rhin, le crédit demandé complète l’allocation générale de 43 millions, et laisse sans aucun moyen d’exécution tous les travaux non encore commencés, et dont l’administration déclare ne pas pouvoir apprécier en ce moment toute l’importance. Même situation pour le canal latéral à la Garonne ; le crédit de principe est plus qu’absorbé par les dépenses faites et par celles indispensables pour éviter des accidents. Quant aux travaux non attaqués, il faudra revenir encore devant la Chambre avouer l’inexactitude et l’imprévoyance des auteurs du projet.

Après cela, confiez l’exécution de tous les chemins de fer à l’État !


P. S. Au moment où nous écrivions ce qui précède, M. de Mackau présentait à la Chambre des pairs un projet de loi qui a pour objet de modifier la loi d’avril 1833, sur la condition des esclaves dans les colonies. — Les modifications portent principalement sur la nourriture et l’entretien dû par les maîtres aux esclaves.

Le régime disciplinaire des ateliers ;

La fixation des heures de travail et de repos.

Le mariage des esclaves et leur instruction religieuse et élémentaire.

Le pécule des esclaves et leur droit de rachat.

« L’insuffisance des règlements actuels sur ces différents points se manifeste surtout depuis la mise à exécution de l’ordonnance royale du 5 janvier 1840, qui a chargé les officiers du ministère public d’exercer, au moyen d’inspections périodiques, un patronage protecteur à l’égard des esclaves, et qui a conféré aux prêtres le soin de répandre l’instruction religieuse dans les ateliers.