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de la puissance des grands peuples. Il est impossible de méconnaître la portée de pareilles questions ; elles occupent désormais le premier rang dans nos discussions parlementaires, et, il faut l’ajouter, elles n’y sont pas toujours traitées avec les connaissances et la maturité convenables.

Pour se faire une idée de la richesse des sujets qu’embrasse l’Économie politique, il suffit de jeter un coup d’œil sur les questions qui, depuis quelques années, occupent les esprits et divisent les opinions. Il en est peu, dans le nombre, qui ne soient du ressort direct de la science, et qui échappent à ses attributions. Une récapitulation, même incomplète, en donnera une idée. Ainsi, la guerre entre le sucre colonial et le sucre indigène ; ainsi, les réformes dans l’organisation de la boucherie ; le travail des enfants dans les manufactures ; le traité de commerce avec la Hollande naguère signé ; le traité de commerce avec l’Angleterre qui ne l’est point encore ; l’union avec la Belgique, au moins pour le régime industriel ; les changéments survenus dans les lignes des douanes espagnoles ; les difficultés qu’un monopole partiel a soulevées à Naples, et qu’un monopole universel a suscitées en Égypte ; l’association des douanes allemandes : l’abaissement de la taxe des bestiaux ; les récentes conséquences du revenue-bill aux États-unis ; les difficultés antérieures que la situation des banques y avait fait naître ; l’accaparement des cotons américains maintenu pendant deux années, et réagissant sur les marchés d’Europe ; le re- nouvellement des priviléges de la Banque de France ; les crises périodiques qui affectent la Banque de Londres, et le prêt qui én est issu ; les lois qui intéressent nos pêches lointaines, et l’accord intervenu au sujet de nos pêches littorales ; la rupture commerciale avec les républiques Mexicaine et Argentine, et les hostilités qui en ont été le résultat ; l’établissement des lignes de paquebots transatlantiques ; la création des chemins de fer si souvent ajournée, si souvent reprise ; les modifications à nos tarifs prohibitifs et à nos droits protecteurs ; les enquêtes manufacturières ; les écarts de l’association commanditaire ; l’établissement des conseils de prud’hommes ; la question si vaste de l’esclavage et de l’émancipation des nègres ; les lois sur l’amélioration des voies navigables, sur l’achèvement et l’administration des canaux ; la lutte interminable entre les zones de production et entre les industries, entre l’agriculture et le