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rivons près de ce cap où nous prenons le pilote qui doit nous faire remonter la rivière de Saïgon, car, pour atteindre cette ville, il faut remonter la rivière pendant quatre heures. C’est loin d’être au bord de la mer. Heureusement, nous avons la marée, sans quoi il nous faudrait attendre au lendemain. Cette rivière est très large et est bordée de bois des deux côtés ; les arbustes ne sont pas très élevés, et tous ces bois sont inondés par la marée. On dirait que l’on navigue entre les bois de sapins de la Champagne s’ils étaient inondés.

À part les deux ou trois hauteurs du cap Saint-Jacques, tout le reste est plat comme la main ; c’est donc très monotone et la rivière a des tournants très brusques.

À 5 heures ½, on se met à table pour dîner, et, à 6 heures ½, nous apercevons les mâts des bateaux mouillés à Saïgon, le clocher de la cathédrale, etc.

Après une longue manœuvre, nous touchons enfin le wharf sur lequel une cinquantaine de personnes toutes blanches attendent. C’est très drôle de voir tous ces gens tout en blanc ; nulle part ailleurs je n’ai vu pareille unité de costumes. Je distingue Paul qui me fait signe et bientôt nous nous serrons la main.

Il m’emmène en voiture ; nous passons à l’hôtel où il m’a retenu une chambre. Elle est dans l’annexe et n’est guère belle,