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palais du Sultan. Comme MM. M… et C… le connaissent, ce dernier ayant été reçu chez lui pendant plusieurs jours à la Noël, on nous laisse aller partout.

Le salon et la salle de réception sont splendides. Un magnifique piano à queue en laqué blanc est au salon. M. M… nous joue deux ou trois morceaux qui attirent aux portes tous les domestiques malais. Il y en a dans tous les coins du palais, de ces domestiques. Je joue mon petit air derrière mon dos, ce qui provoque leur stupéfaction. Nous visitons ensuite toutes les chambres. Celles à l’usage de gens mariés ont un lit d’une largeur énorme (au moins 3 mètres) et il fait bon et frais dans toutes les chambres.

Nous redescendons et allons à la maison de jeu, car il y a une maison de jeu : c’est cela qui procure le plus clair des ressources du sultan. La maison n’est pas très belle ; au premier sont les salles ; nous voyons une table assez bien garnie de gens qui jouent. On nous fait les honneurs d’une salle spéciale.

Nous sommes nous trois et le croupier (bon gros Chinois). Le matériel est simple : une table ronde couverte d’une toile blanche sur laquelle sont tracées des raies au crayon qui divisent cette table en quatre parties. Ces parties portent un numéro 1, 2, 3, 4. Vous mettez sur un de ces numéros, on tourne un petit cube de bronze