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louée pour un bal de société, et, sur notre belle mine de voyageurs, le propriétaire décide le Président de la Société à nous admettre, pensant sans doute que nous ferions de la consommation. La salle est vaste, carrée, haute ; une galerie l’entoure en formant des loges ; à une extrémité est une scène spacieuse sur laquelle a pris place un orchestre composé presque uniquement de dames. On danse une valse au rythme très lent. Les messieurs sont en habit noir, très corrects, quelques-uns en smokings. L’élément féminin est en toilettes claires, en toile, mousseline, voire en soie. C’est, en somme, le genre des bals de société de Troyes. Tout le monde danse, jeunes et vieux sans paraître incommodés par la chaleur.

Vient alors le quadrille qui offre un spectacle des plus intéressants. Tous les couples forment un vaste carré, huit couples faisant face à huit couples dans un sens ou dans l’autre. Cela ne fait donc qu’un seul quadrille qui tient toute la salle.

Un monsieur carré de taille et d’allure, ayant une voix de rogomme, l’accent marseillais, une cravate verte et une petite sonnette à la main se place au centre. On dirait un écuyer de cirque qui va présenter un cheval en liberté. Le quadrille commence. Les couples de deux faces