lette. Mes amis Paul et Mad, qui vont à Saïgon, ont une cabine voisine de la mienne et plus confortable encore. Je vais voir leur installation. Je trouve Paul occupé à défaire ses sacs, prendre ses habits, encombrer tout ; il m’engage à en faire autant avant que quelque voyageur ne survienne, de façon que le nouvel arrivant, à cette vue, demande une autre cabine. Je vais suivre son conseil. Nous nous retrouvons ensuite sur le pont et visitons le bâtiment.
La salle à manger, qui peut contenir 120 personnes, est magnifique. Au-dessus de la table centrale, le plafond est à jour et une galerie forme le salon de musique où monte un bel escalier. Ce salon, garni d’un piano à queue de Gareau, est orné de jolies peintures genre Watteau. Nous visitons le salon des dames, blanc et bleu, genre Louis XVI, puis la salle de lecture avec une bibliothèque bien fournie à l’usage des passagers et deux tableaux assez réussis, représentant deux vues du port de Marseille. Tout cela est très propre, très luxueux et d’un fort bel aspect.
Mais l’heure du départ approche. Nous remontons sur le pont et voyons que l’on est occupé à charger la poste. Les sacs de dépêches sont apportés sur les épaules d’hommes qui se suivent en file indienne et il y en a toujours et toujours. Enfin voici la cloche du départ qui sonne. C’est