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pont s’écroule. On tâche d’en faire un neuf à côté, avant que l’ancien ne soit trop mauvais, et on détourne un peu la ligne pour passer sur le nouveau, puis on met le feu au vieux.

Nous passons ainsi un soir sur un précipice au fond duquel flambe l’ancien pont. À 6 heures nous nous arrêtons à une petite station où est un hôtel au flanc de la montagne, devant un joli jardin anglais avec des gazons verts taillés ras et deux jets d’eau. C’est ravissant. Nous nous précipitons dans la salle à manger et faisons notre premier dîner pendant que le train attend que nous ayions fini pour repartir. De pays, pas trace ; juste la station et l’hôtel qui appartient à la Compagnie. Le dîner n’est pas fameux et assez mal servi. Enfin, demain matin, nous aurons le dining-car, ce sera peut-être mieux.

Nous remontons en chemin de fer et vers neuf heures commence la confection des lits.

Chaque wagon a un passage longitudinal dans son milieu qui sépare les banquettes de telle sorte qu’il y a deux places à droite et deux à gauche, mais chaque voyageur a au moins deux places quand il n’a pas tout le carré de quatre places. Moi j’ai quatre places ainsi que beaucoup d’autres. Il n’y a que MM. D… et F… qui soient deux dans leur carré de quatre