je ne veux pas mettre mon pardessus, je prends ma couverture de voyage et me roule dedans comme dans une robe. Il faut croire que mon idée parait bonne, car presque tous les passagers vont peu après prendre la couverture de laine blanche de leur lit et reviennent enveloppés dedans ; ce qui provoque encore des éclats de rire. Moi-même, je redescends remettre ma couverture de voyage pour prendre celle de mon lit. Je mets ma petite calotte de voyage, et par-dessus une serviette blanche arrangée en turban, comme les garçons coiffeurs font quelquefois après vous avoir fait une friction. Je m’enveloppe de ma couverture blanche et, majestueux, je remonte drapé comme un Arabe. J’obtiens un certain succès et je reste dans cet accoutrement jusqu’au sanatorium.
Bientôt nous montons en bateau et remorqués par un petit vapeur japonais, nous arrivons au quai de l’établissement, assez loin de Nagasaki. Nous sommes tous les passagers de 1re et de 2e ensemble et les officiers ; il y a en tout, trois dames. La femme du prestidigitateur, la jeune miss et une grosse bonne femme qui est aux 2e avec son mari. J’admire l’attitude de la jeune miss qui a conservé sa gaité au milieu de ces péripéties. Arrivé au sanatorium, on nous fait entre dans une grande pièce au fond de laquelle