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avec une espèce de petit regard circulaire, mais sans se dérider, « gaoude maonnigue[sic] » ; aussitôt, trois, quatre ou cinq « gaoude maonnigue[sic] » se répondent successivement, c’est à se croire transporté a l’ancienne mare aux grenouilles de Saint-André.

Moi aussi, je suis arrivé à pousser assez gentiment mon petit « gaoude maonningue[sic] », ce qui fait que je tiens assez bien ma petite partie dans le concert en question.

Déjeuner comme hier, mais en questionnant mon voisin et en lui donnant mon dictionnaire anglais, j’apprends que cette soupe « porridge » est faite avec de la farine d’avoine. Va pour de la farine d’avoine, c’est fade, voilà tout.

Après le breakfast je me mets à écrire jusqu’au tiffin et tout l’après-midi je potasse mes bouquins anglais. Le soir, après dîner, je reste une heure et demie au fumoir à écouter une conversation ininterrompue entre le capitaine et mon voisin de table, mais je ne comprends absolument rien et ne fais qu’y prendre un fort mal de tête. Un nouvel Anglais se décide à me dire quelques mots en français. C’est un prestidigitateur qui était à Hong-Kong et s’en va au Japon.