Après dîner, je sors faire une petite promenade et j’entends de la musique, ce qui me fait me diriger de ce côté. C’est la musique militaire anglaise. De loin, je suis surpris de la douceur du jeu des clarinettes. Elles sont nombreuses et bonnes et soutenues par deux hautbois et un basson. J’entends deux ou trois morceaux dont l’un, interminable, qui comprend des soli de piston, baryton, basse et clarinette.
Cette musique n’est pas mauvaise, mais ne ressemble pas aux nôtres. Les solistes ont une petite façon de faire les points d’orgue en lâchant la note de la fin du gruppetto pour reprendre fortement la suivante qui la redouble ; tous ont la même façon et si tranchée que c’en est amusant.
Ça se passe au bas du chemin conduisant au tramway du pic. Là encore, le côté pratique des Anglais se montre. La station du tram est à 3 ou 400 mètres de l’angle de ce chemin qui y monte. Quoique planté de grands arbres de chaque côté, on voit cette station du bas.
Il part un train tous les quarts d’heure. Le jour trois disques (rouge, vert, blanc), la nuit trois lanternes des mêmes nuances indiquent aux voyageurs, au moment où ils prennent le chemin et ont ces 3 ou 400 mètres à faire :
1o Le train va partir, dépêchez-vous.