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Mais je vais m’habiller et fermer mes malles. Bientôt deux chaloupes à vapeur arrivent à bord. Ce sont les deux chaloupes de deux hôtels qui viennent chercher des passagers. Nous descendons à Hong-Kong-Hôtel, qui donne en face la baie.

C’est un hôtel qui a cinq étages. Au deuxième, j’ai le numéro 134. C’est la vie anglaise tout à fait. À 6 heures, café dans sa chambre ; de 8 à 10 heures, déjeuner se composant de jambon, rôties, œufs, légumes, etc., le tout arrosé par du café au lait ; de 1 heure à 2 h. ½, le tiffin, même menu, avec de l’eau ou du vin, et se terminant par une tasse de café ou de thé ; à 4 heures, on peut encore avoir une tasse de thé ou café dans sa chambre, et de 7 h. ½ à 9 heures, dîner.

Je vais voir le directeur de la Banque d’Indo-Chine pour qui j’ai un mot, il est très aimable et déplore qu’il y ait si peu de Français venant à Hong-Kong. Il n’y en a presque pas, dix ou douze tout au plus, aussi les affaires avec la France sont-elles nulles et n’y connaît-on pas les produits français. Les Allemands sont venus s’y implanter depuis quelques années et ont enlevé une partie des affaires aux Anglais. En le quittant, M. A… m’invite à déjeuner pour le lendemain.

Je vais ensuite voir M. M…, armateur et commissionnaire, une des seules maisons françaises existantes ici.