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BEAULARD ET MAURY. — ABSORPTION DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Je crois impossible qu’un esprit dégagé de préventions n’éprouve pas une impression très forte en réfléchissant à l’extraordinaire diversité des phénomènes qui convergent ainsi précisément vers le même nombre, alors que, pour chacun d’eux, si l’on n’était guidé par la théorie moléculaire, on pourrait attendre n’importe quel jeu de valeurs comprises entre zéro et l’infini. Il sera donc désormais difficile de défendre par des argumente raisonnables une attitude hostile aux hypothèses moléculaires. Ces hypothèses forceront l’une après l’autre toutes les convictions, et le temps est venu où on accordera au principe fondamental de l’Atomistique autant de créance qu’à ceux de l’Énergétique. Je n’ai d’ailleurs jamais vu la nécessité d’opposer l’une à l’autre ces deux grandes disciplines, comme on a voulu quelquefois le faire, et je pense que leur union, bientôt définitive, consacrera leur double triomphe, et permettra de nouvelles conquêtes.



ABSORPTION DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE PAR UN MILIEU DIÉLECTRIQUE ;

Par MM. F. BEAULARD et L. MAURY.

La mesure du pouvoir inducteur spécifique des substances diélectriques a été l’objet de nombreux travaux. On a opéré en utilisant des longueurs d’onde très différentes (les déterminations par les méthodes statiques peuvent être considérées comme correspondant à des longueurs d’onde infiniment grandes). On a cherché à vérifier la loi de Maxwell :

Les résultats ont été très différents suivant le mode opératoire employé ; il parait certain que les expérimentateurs ont mesuré sous le nom de pouvoir inducteur spécifique des grandeurs d’espèces différentes. D’après Drude, il faut distinguer un indice vrai et un indice apparent. L’indice vrai est obtenu dans les mesures par les méthodes de propagation par fils ; l’indice apparent dans les mesures par les méthodes de transmission directe à travers le milieu considéré. Dans le premier cas, le système de fils de concentration étant immergé dans l’air, puis dans le diélectrique, on cherche la vitesse de propagation d’une onde plane. On arrive au résultat en déterminant les