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PERRIN

l’atome d’hydrogène sera

et ainsi de suite.

Quant aux dimensions des molécules, nous les tirerons de l’équation de Clausius-Maxwell. J’ai ainsi calculé les quelques diamètres moléculaires suivants :

Hydrogène Hydrogène 1,2345678 etc.
Hélium
1,7 . 10-8
Argon
2,7 . 10-8
Mercure
2,8 . 10-8
, etc
Hydrogène
2,0 . 10-8
Oxygène
2,6 . 10-8
Azote
2,7 . 10-8
Chlore
4,0 . 10-8
Éther
6,0 . 10-8 etc.

Mais, comme nous l’avons vu, sauf pour les molécules monoatomiques, la définition même de ce diamètre ne comporte pas la précision possible pour les masses.

Vous pouvez observer qu’une molécule d’hydrogène se perd en notre corps à peu près comme celui-ci se perdrait dans le soleil.

19. Les expériences qui précèdent permettent, vous venez de le voir, d’établir l’origine du mouvement brownien, de peser les atomes, et de déterminer les diverses grandeurs moléculaires. Mais une autre marelle expérimentale, à la vérité moins directe et moins intuitive, était possible et avait été proposée par Einstein, en conclusion de très beaux travaux théoriques.

Sans plus s’embarrasser du trajet infiniment enchevêtré que décrit chaque grain en un temps donné, Einstein considère simplement son déplacement pendant ce temps, c’est-à-dire le segment rectiligne qui joint le point de départ au point d’arrivée. Comme les vitesses des molécules d’un gaz, ces déplacements doivent vérifier la loi du hasard. Si les grains sont inégalement répartis dans un liquide ayant leur densité, ils diffuseront vers les régions de concentration moindre, d’autant plus rapidement que leur mouvement sera plus vif, c’est-à-dire que leur déplacement moyen en un temps donné sera plus grand. L’analyse mathématique de cette idée conduit, sans hypothèse nouvelle, à l’équation simple