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MOUVEMENT BROWNIEN ET MOLÉCULES

tions étendues, s’étendent donc aux émulsions uniformes, et la théorie moléculaire du mouvement brownien peut être regardée comme solidement établie ; du même coup, il devient assez difficile de nier la réalité objective des molécules.

Il peut être intéressant d’ajouter que les plus gros des grains employés dans ces mesures, déjà perceptibles au soleil avec une forte loupe, fonctionnent comme les molécules d’un gaz parfait dont la molécule-gramme pèserait 200 000 tonnes.

18. Mais il y a plus, et dès lors qu’on regarde comme établie l’équation de répartition, on trouve, pour la première fois, dans cette équation même, pour déterminer la constante un moyen susceptible d’une précision illimitée. La préparation d’une émulsion uniforme et la détermination des grandeurs autres que qui figurent dans l’équation peuvent être, en effet, poussées à tel point de perfection qu’on voudra. C’est une simple question de patience et de temps. J’ai donc fait une série de mesures particulièrement soignées, avec les grains de rayon égal à 0µ,212 dont j’ai parlé tout à l’heure, et j’ai ainsi obtenu pour la constante d’Avogadro la valeur

Toutes les grandeurs moléculaires s’ensuivent alors, avec la même précision. La constante d’énergie moléculaire, égale à est, en unités C. G. S.,

ce qui fait 0,48×10-13 ergs pour l’énergie cinétique moyenne d’une molécule à 0°.

Enfin notre troisième constante universelle, la charge de l’électron, obtenue en divisant le faraday par , vaut, en unités électrostatiques C. G. S.,

La masse absolue d’une molécule ou d’un atome quelconque s’obtient de façon évidente. Par exemple, la masse de la molécule d’oxygène sera