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Je m’en suis assuré en faisant passer un pinceau de rayons X défini comme je viens de le dire entre deux plaques métalliques, formant condensateur, dont l’une était liée à l’aiguille d’un électromètre. Les rayons n’effleuraient absolument pas ces plaques. Au sortir du condensateur, ils se terminaient contre le fond d’un cylindre de Faraday lié à la caisse A. Ils cheminaient donc dans une région complètement connue, et sans rencontrer aucune charge électrique, même à leur point de départ et à leur point d’arrivée, tous les deux situés au fond de cylindres protecteurs[1].

Plus de cinquante expériences concordantes, dans lesquelles j’ai de mon mieux varié les conditions, m’ont prouvé qu’il y avait passage d’électricité d’une plaque sur l’autre. La distance des deux plaques a varié entre 3 et 10 centimètres ; leur différence de potentiel, entre 2 et 200 volts.

Incidemment, on se rend compte dès à présent que, même en supposant que leurs actions électriques définissent clairement une intensité pour les rayons X, il serait illusoire de chercher à vérifier la loi de l’inverse du carré des distances en comptant ces distances à partir du tube de Crookes jusqu’au corps déchargé, puisque, en effet, ce corps peut n’être pas touché.

  1. La cage de l’électromètre était reliée à la caisse A. Au début de l’expérience, elle était aussi reliée à l’aiguille, et l’on coupait cette communication seulement quand la plaque reliée à cette aiguille s’était chargée par influence en présence de la deuxième plaque. L’aiguille partait ainsi d’un potentiel égal à celui de la cage, et l’on pouvait mesurer, en utilisant toute la sensibilité compatible avec l’instrument, les variations ultérieures de son potentiel. Une disposition analogue a été employée chaque fois que j’ai eu recours à l’électromètre.