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18 SCHURR naissait les figures de corrosion, déterminées par la nature de la face cristallographique. J'ai montré qu'elles sont nettement distinctes d'un autre groupe de cavités dessinées sur le plan de la face, aux- quelles j'ai donné le nom de stries de convection. Celles-ci appa- raissent en régime permanent de dissolution; elles caractérisent les courants de convection du liquide dont la forme se grave, en quelque sorte, sur la surface du solide. Le régime de la dissolution varie avec la direction de la face par rapport à celle de la pesanteur; il` en est de même des stries qui représentent une section transversale des courants de convection. Par exemple, sur une face horizontale, placée à la partie inférieure du cristal et attaquée par un excès de liquide, il se produit des cellules hexagonales, ayant la plus grande analogie avec les cellules que M. Bénard (') a observées dans l'étude du mouvement des liquides en couche horizontale, transportant de la chaleur par convection. Au contraire, si le cristal prend une autre orientation, de manière que la face attaquée soit inclinée sur l'hori- zon et dirigée au-dessous, on observe des stries parallèles. En outre, la nature de la face cristallographique importe peu pour la forme des stries: ainsi on peut obtenir des stries parallèles sur les trois princi- paux types de faces d'un cristal de sulfate de cuivre, en plaçant suc- cessivement chacune d'elles dans les mêmes circonstances de disso- lution; mais, si ces conditions viennent à varier, il en sera de même du système de stries. Ces propriétés n'ont rien de commun avec celles des figures de corrosion. Pour le montrer, je rappellerai les caractères de ces der nières, d'après l'ouvrage de Baumhauer (1894) (2). Une figure de cor- rosion est une cavité, limitée pardes surfaces planes et donnant l'em- preinte en creux d'un polyèdre cristallin. De tels polyèdres ont la même symétrie que celle du cristal; leur remarquable constance de similitude et d'orientation dans une même face, quelle que soit la position de celles-ci par rapport au liquide, peut servir à définir sa nature. L'une des applications les plus heureuses de cette propriété consiste dans la manière de reconnaître la complexité d'une face (par exemple une macle plane); il suffit d'y provoquer des figures de cor- rosion et de voir qu'elles forment des groupes différemment orientés. (1) Etude expérimentale des courants de convection dans une nappe liquide. Thèse de Paris, 1901.- J. de Phys., 3* série, t. IX, p. 513 et 537; 1900. (2) Die Resultate der Aetzmethode; Engelmann, à Leipzig.