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ET D’HISTOIRE NATURELLE.

lumière lancée par les corps lumineux, se rompant ou se réfléchissant dans son milieu éthéré, comme dans bien d’autres, y peut exciter au point d’incidence, des ondes successives de vibrations semblables à celles qu’excite dans l’eau la chûte d’une pierre. Enfin, il pense que les ondes de vibration de ce milieu éthéré, se continuant depuis le point d’incidence jusqu’à des distances considérables, ont à leur tour la faculté d’atteindre les rayons de lumière, et d’exercer sur leur mouvement l’influence que je viens de citer.

D’après ce que je viens d’exposer, on voit que Newton pensoit que la lumière agit sur son milieu éthéré, comme sur les autres corps, qu’elle excite dans sa masse et dans celle des autres corps, des ondes de vibrations qui causent en eux la chaleur ; et qu’en outre il croyoit que les vibrations de son milieu éthéré, ainsi que celles de beaucoup d’autres corps, avoient à leur tour la faculté d’agir sur la lumière, de la lancer, de la réfléchir et de la réfracter, selon leurs différens états et leurs diverses natures.

Mais tout cela n’est qu’une belle hypothèse, digne à la vérité du génie de l’illustre Newton ; hypothèse que ce savant justement célèbre, fut obligé d’imaginer pour remplacer une cause qu’il n’eût pas occasion de connoître : cette cause réside dans l’influence que l’état du feu fixé dans les corps, exerce sur la lumière qui tombe sur eux ; influence que j’ai suffisamment fait connoître dans mes écrits, et à laquelle Newton n’a point pensé. (Voy. mes Mém. de Phys. et d’Hist. Nat. pag. 56, nos. 44 à 52.)

CONCLUSION.

D’après les observations et les faits cités dans ce Mémoire, je me crois très-fondé à conclure ;

1o. Que l’air commun dans lequel nous vivons, n’est point la matière propre du son ; puisque malgré sa parfaite transparence, ce fluide est encore trop grossier pour pénétrer librement les masses des corps qui ont plus de densité que lui ; faculté dont jouit évidemment la matière propre du son.

2o. Qu’il existe un fluide invisible, très-subtil, singulièrement élastique, d’une rarité extrême, pénétrant facilement tous les corps, répandu dans toutes les parties de notre globe, et conséquemment dans son atmosphère ; et que c’est aux facultés de ce fluide, qu’un grand nombre de faits physiques jusqu’ici mal expliqués doivent être attribués.

3o. Que ce même fluide subtil qui est répandu dans toute la masse de l’air atmosphérique, est la cause essentielle du ressort