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JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE

seuls faits qui sont parvenus à notre connoissance, relativement aux ondes de vibration qui peuvent avoir lieu dans un fluide.

On a ensuite lieu de croire que Newton, qui ne connut pas la matière du feu, n’a réellement pris l’idée de l’existence d’un fluide subtil, qui peut traverser tous les corps, qu’en considérant celui qui constitue la matière du son, puisque ce fluide a effectivement cette faculté.

Mais Newton ayant besoin de former une hypothèse, pour expliquer d’une part plusieurs faits relatifs aux effets de la lumière à la surface des corps ou se transmettant dans leur masse, et de l’autre part pour trouver ou assigner la cause de la gravitation universelle, attribua par une simple supposition, une force élastique à son milieu éthéré, bien plus grande qu’à la matière du son, et une célérité dans les vibrations de ce milieu éthéré, supérieure même à la vitesse de la transmission de la lumière.

Or, comme en bonne physique on doit soigneusement distinguer les connoissances certaines, acquises par l’observation des faits, des simples suppositions que l’on forme pour établir des raisonnemens, je dis qu’on ne seroit pas fondé à m’objecter ici l’emploi qu’a fait Newton de son milieu éthéré, en lui attribuant par une pure supposition, une vîtesse de vibration qui surpasse même la célérité de la transmission de la lumière.

Newton convient lui-même de la supposition qu’il forme, n’ayant aucun fait pour l’appuyer ; car après avoir indiqué la vîtesse des vibrations de la matière de son, et celle de la transmission de la lumière du soleil, il s’exprime ainsi à cet égard dans le cours de sa 21e. question : « Et afin que les vibrations de ce milieu éthéré puissent produire les accès alternatifs de facile transmission et de facile réflexion, elles doivent être plus promptes que la lumière, et par conséquent plus de 700,000 fois plus promptes que le son ».

On sait que Newton voulant expliquer les effets de la lumière à la surface des corps, et sur-tout ceux de la lumière qui tombe sur un corps transparent, et qui varient à raison de l’épaisseur de ce corps, imagina d’attribuer à la lumière dardée par les corps lumineux, des accès alternatifs de facile transmission et de facile réflexion. Or, il eut besoin pour produire ces divers accès alternatifs, de supposer une action des vibrations de son milieu éthéré, sur le mouvement de la lumière ; action qui, toujours par supposition, occasionne des accélérations et des retards dans le mouvement de la lumière, d’où peuvent naître les accès alternatifs de facile transmission et de facile réflexion qu’il lui suppose.

Pour, complèter son hypothèse ; Newton dit en outre que la