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ET D’HISTOIRE NATURELLE.

avec soin tous les faits relatifs au feu calorique, et en examinant les suites de son expansion, c’est-à-dire ce qu’il devient lui-même au terme de l’expansion qu’il éprouve (Mém. de Phys. etc. p. 171. et suiv.). Je fus ensuite confirmé dans ma découverte, en observant les faits relatifs à la chaleur communiquée au globe terrestre, par la lumière du soleil, et à celle qui se forme et s’amasse sur un point ou un corps résistant, par les chocs multipliés de la lumière réunie au foyer d’une lentille. J’en fus surtout convaincu, lorsque des expériences qui me sont propres, m’eurent appris que la lumière dont je viens de parler, n’avoit en elle-même aucune chaleur quelconque.

Newton avoit, il y a long-temps, pressenti l’existence d’un fluide semblable, c’est-à-dire, d’un fluide subtil, élastique, et qui pénètre tous les corps ; mais il ne put trouver les moyens d’en établir la démonstration. En effet, démontrer l’existence d’un fluide qu’on ne sauroit faire voir, et qu’on ne peut retenir dans aucun vaisseau, cela n’est pas facile à exécuter.

Cet homme illustre, en fait beaucoup mention dans ses questions qui sont à la suite de son Traité d’Optique. (Voyez les questions 17, 18, 19, 20 et 21.) Il donne à ce fluide le nom de milieu éthéré, et à son égard il s’exprime ainsi à la fin de sa 18e question.

« Ce milieu n’est-il pas excessivement plus rare et plus subtil que l’air, et excessivement plus élastique et plus subtil ? Ne pénètre-t-il pas facilement tous les corps ? Et par sa force élastique ne se répand-il pas dans tous les cieux ? »

Ce dernier membre de la question est complétement hypothétique ; au lieu que ceux qui le précèdent, peuvent recevoir une réponse affirmative, appuyée sur des faits bien constatés.

Si Newton eût bien connu le feu calorique, et s’il eût découvert que ce feu n’avoit qu’accidentellement et non essentiellement, les facultés qu’on lui observe, il n’eût pas manqué de découvrir le feu éthéré, d’en établir la démonstration, et de reconnoître en lui ce même fluide subtil, éminemment élastique, qui pénètre tous les corps, que son génie et son œil observateur lui ont fait pressentir, et auquel il a donné le nom de milieu éthéré.

Newton a sans doute pris l’idée des ondes de vibration qui s’étendent au loin dans la masse d’un fluide, à la suite d’une percussion comprimante ; 1o. dans les ondes concentriques qui naissent à la surface de l’eau par la chûte d’un corps qui trouble le repos de sa masse ; 2o. dans la manière et la célérité avec lesquelles la matière du son propage ses ébranlemens, lorsque le choc d’un corps l’a mise dans ce cas. En effet, voilà jusqu’à présent les deux