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ET D’HISTOIRE NATURELLE.

L’écho n’est pas seulement le résultat d’une réflexion parfaite du son, comme Buffon l’a pensé (vol. 3, p. 342) : mais il est dû à une réunion, dans un point central, de réflexions ou répercussions diverses de la matière ébranlée qui le forme. Aussi l’écho se trouve-t-il en un point qui peut être regardé comme le foyer où se réunissent les réflexions ou les répercussions diverses de la matière du son. En deçà et au-delà de ce point, l’écho n’a plus lieu.

Si vous êtes placé en face d’une muraille en ligne droite, à une distance quelconque, le bruit que vous ferez ne se répétera pas en écho à vos oreilles ; parce que les répercussions de la matière du son, ébranlée par vous, ne se réuniront pas en un foyer. Mais si la muraille étoit disposée en ligne courbe, il se trouveroit un point d’où le bruit formé pourroit se répéter en écho.

On sait qu’au milieu d’une caverne, que sous la voûte d’un bâtiment, qu’entre les rochers d’une montagne, et qu’entre les arbres d’une forêt, le bruit ou le son y forme ordinairement des échos remarquables ; or la disposition de ces corps durs, c’est-à-dire celle des parois de la caverne et de la voûte, celle des rochers et des arbres que je viens de citer, les met dans le cas de réfléchir diversement la matière ébranlée qui produit le son ou le bruit ; et c’est dans les points où un certain nombre de ces réflexions se réunissent et se croisent, que se rencontrent les échos que l’on y observe.

Hors des foyers dont je viens de parler, les lieux où s’opèrent beaucoup de réflexions de la matière du son, ébranlée par le choc ou la vibration de quelques corps, résonnent considérablement, et souvent même d’une manière incommode ; mais il n’y a point d’écho.

La multitude de réflexions que la matière du son, en propageant ses ébranlemens, peut subir et recevoir de la disposition circulaire ou concave des corps durs, augmente proportionnellement la force du son au lieu de l’affoiblir, si cette disposition se trouve répétée et multipliée.

Cette même disposition, ainsi répétée, multiplie en effet, pour la matière du son mise en mouvement, les réflexions et le nombre de leurs foyers ; et elle fait que les canaux coniques, tortueux, ou en volute, qui ne sont autre chose que des séries de cavités confondues, croissantes ou décroissantes, présentent la circonstance la plus favorable à la propagation du son, et même au maintien ou à l’accroissement de son intensité.

De là on peut concevoir pourquoi la nature a donné aux animaux qui vivent dans l’air, un appareil tel à l’organe de leur

Tome VI. FRIMAIRE an 8.
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