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fans reçus gratuitement dans les différentes écoles de cette ville est de 1756.

— Le concert donné dimanche dernier à la Haye, par Mlle. Sontag, a surpassé l’attente qu’on avait conçue des talens de cette artiste distinguée. Elle a eu l’honneur de chanter, la semaine dernière, devant LL. MM. le Roi et la Reine et LL. AA. RR. le Prince et la Princesse Frédéric des Pays-Bas. La veille de ce concert elle avait chanté devant LL. AA. RR. le Prince et la Princesse d’Orange.

— On apprend de Batavia que le vaisseau de S. M. le Waterloo y est arrivé en bon état, après une heureuse navigation.

— Le révérend père Elie, préposé à l’église-annexe de Saint-Joseph et Léopold à Gand, est cité pour samedi devant M. le juge d’instruction, à cause des chandelles qu’on a demandées à quelques particuliers, pour éclairer l’église dans cet hiver. (Catholique.)

— On écrit de La Haye, 11 décembre: « Les procès-verbaux contenant les observations des différentes sections de la deuxième-chambre relativement au budjet pour 1828, ainsi que les réponses y données par les différens départemens d’administration générale, sont imprimés et distribués aux membres. Ce qui annonce la prochaine discussion des lois financières pour 1828.

Relativement aux frais pour le culte catholique, il a été répondu:

« Les 500,000 florins qui figurent au budjet de 1827, pour le culte catholique romain, sont destinés à couvrir les dépenses qu’exigeront l’établissement des nouveaux siéges épiscopaux, et l’organisation de l’église catholique-romaine.

La 2e section a considéré la suppression de la loterie de Bruxelles comme un bienfait; quelques membres de cette section ont émis le vœu que la collecte de la nouvelle loterie des Pays-Bas, par classes, se fasse pour compte du gouvernement, attendu que par la hausse des prix, les collecteurs en tirent actuellement des bénéfices énormes; que la division par 10.es ait également lieu pour le compte du gouvernement; ce qui préviendrait des abus importans; que la distribution soit, sous la surveillance de la direction de l’enregistrement, confiée aux receveurs de l’enregistrement, contre un salaire par forme de courtage; que les débitans soient tenus de tenir exactement note de leur gestion, et que des fonctionnaires soient chargés d’en prendre de temps en temps inspection.

Il a été répondu de la part du gouvernement que l’arrêté royal du 13 novembre dernier, concernant la suppression de la loterie, et les amendemens portés à celle des Pays-Bas, prescrit les mesures qui, après mûr examen, ont été trouvées convenables pour réprimer tout abus et qu’on en attend d’heureux résultats pour les mœurs.

Le nouveau plan de la 138e loterie répond provisoirement au but des membres de cette section; tandis que l’expérience, à ce sujet, prouvera ultérieurement jusqu’à quel point les idées émises pourront être suivies dans la suite, attendu que pour le présent il a été trouvé que l’exécution en entier de ces idées, serait sujette à de trop grandes difficultés.


OEUVRES COMPLÈTES DE M. DE CHATEAUBRIAND. Littérature.

La onzième livraison des OEuvres complète ! de M. de Chateaubriand vient de paraître. Elle renferme i° le Voyage qui fut la source première de tant d’inspirations , et qui , entrepris pour découvrir le passage au nord-ouest de l’Amérique , a donné , au lieu d’un rival de Magellan , d’un devancier de Parry , quelque chose de bien plus rare , un poète " 2° les Voyages en Italie , dont quelques pages à peine étaient connues du public ; 3° un opuscule , également inédit , intitulé Cinq jours en Auvergne ; et enfin le Voyage au Mont-Blanc , qui parut pour la première fois en 1806. Ces deux volumes , avec les trois de l’ltinéraire , déjà réimprimés dans cette édition, forment et achèvent la collée-» tiou des voyages de M. de Chateaubriand. Ils sont précédés d’une préface qui elle-même est un ouvrage : c’est une espèce d’histoire générale des voyages , et comme le dit M. de Chateaubriand , la feuille de route de l’homme sur le globe- et qui plus est, c’est à beaucoup d’égards une liisloire de la civilisation. Voici comment il termine sa préface : « Colomb découvrit l’Amérique dans la nuit du 11 au i_ „..tnhre i_Q2 ; le capitaine Franklin a complété la découverte ,k» ce .notule nouveau le 18 août 18.6. Que de générations coulées que de révolutions accomplies que de changemens arrivés chez les peuples, dans cel espace de trois cent trente-trois ans neuf mois et vingt-quatre jours !

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« Le monde ne ressemble plus au monde de Colomb,

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ce.i mers ignorées au dessus desquelles on voyait s élever une main noire , la main de satan (1) , qui saisissait les vaisseaux pendant la nuit et les entraînait au fond de^ 1 abyme

dans ces régions antarctiques , séjour de la nuit ,de l’épouvante et des fables ; dans ces eaux furieuses du cap Horu et tlu cap des Tempêtes, où pâlissaient les pilotes ; dans ce double Océan qui bat ses doubles rivages -, dans ces parages jadis si redoutés , des bateaux de poste font régulièrement des trajets pour le service des lettres et des voyageurs. On s’invite à dîner d’une ville florissante en Amérique à une ville florissante en Europe , et l’on (i) Voyi"l les vieilles cartes et les navigateurs arabes. arrive à 1 heure marquée. Au lieu de ces vaisseaux grossiers , malpropres , infects , humides , où l’on ne vivait que de viandes salées , où le scorbut vous dévorait , d’élégants navires offrent aux passagers des chambres lambrissées d’acajou , ornées de tapis de glaces , de fleurs , de bibliothèques , d’instruments de musique ’ et toutes les délicatesses de la bonne chère. Un voyage , qui demandera plusieurs années de perquisitions sous les latitudes les plus diverses , n’amènera pas la mort d’un seul matelot. <«

Les tempêtes ? on en rit. Les distances ? elles ont disparu. Un simple baleinier faite voile au pôle austral .- si Ja pêche n’est pas bonne , il revient au pôle boréal : pour prendre un poisson .1 traverse deux fois les tropiques , parcourt deux fois un diamètre «le la terre , et touche en quelques mois aux deux bouts de 1 univers. Aux portes des tavernes de Londres , on voit affichée 1 annonce du départ du paquebot de la terre de Dièmen avec toutes les commodités possibles pour les passagers aux Antipodes et cela auprès de l’annonce du départ du paquebot de Douvres cl Calais. On a des itinéraires depoclie , des guiiles , des manuels à l’usage des personnes qui se proposent de faire un voyage d’agrément autour du monde. Ce voyage dure neuf ou dix mois, quelquefois moins

on part l’hiver en sortant de l’Opéra

on

touche aux îles Canaries, à Rio-Janeiro , aux Philippines , à la Chine, aux Indes, au cap de Bonne-Espérance , et l’on est revenu chez soi pour l’ouverture de la chasse. « Les bateaux à vapeur ne connaissent plus de vents contraires sur l’Océan , de courants opposés dans les fleuves. Kiosques ou palais flottants à deux et trois étages , du haut de Jeurs galeries ou admire les plus beaux tableaux de la nature , dans les forêts du Nouveau-Monde. Des routes commodes franchissent le sommet des montagnes , ouvrent des déserts naguère inaccessibles. Quarante mille voyageurs viennent de se rassembler en partie de plaisir à la cataracte du Niagara. Sur des chemins de ler glissent rapidement les lourds chariots du commerce

et

s il plaisait à la France , à l’Allemagne et à la Russie d’établir une ligue télégraphique jusqu’à la muraille de la Chine , nous pourrions écrire à quelipies Chinois de nos amis, et recevoir la réponse dans l’espace de neuf ou dix heures. Un homme qui commencerait son pèlerinage à dix-huit ans et le finirait à suivante, en marchant seulement quatre lieues par jour, aurait achevé dans sa vie prés de sept fois Je tour «le notre ’chétive planète. Le génie de l’homme < ;st véritablement trop grand pour sa petite habitation : il faut en conclure qu’il est destiné à une plus haute demeure.

« Est-d bon que les communications entre les hommes soient devenues aussi faciles ? Les nations ne conserveraient-elles pas mieux Jeur caractère s’.'gnorant les unes les autres, en gardant une fidélité religieuse aux habitudes et aux traditions de leurs pères ? Jai vu dans ma jeunesse de vieux Bretons murmurer contre les chemins qu’on voulait ouvrir dans leurs bois , alors même que ces chemins devaient élever la valeur des propriétés riveraines.

r Je sa.s cm on peut appuyer ce système de déclarations fort touchantes

le bon vieux temps a sans doute son mérite : mais il faut se souvenir qu’un étatpolitique n’en estpas meilleur parcequ’il est caduc et routinier, autrement il faudrait convenir que le despotisme de la Chine et de l’lnde , où rien n’a changé depuis trois mille ans, est ce qu’il y a de plus parfait dans ce monde. Je ne vois pourtant pas ce qu il peut y avoir de si heureux à s’enfermer pendant une quarantaine de siècles avec des peuples en enfance et des tyrans en décrépitude. «<

Le goût et l’admiration du stationnaire viennent des iueements faux que l’on porte sur la vérité des faits et sur la nature de 1 homme : sur la vérité des faits , parce qu’on suppose que les anciennes mSurs étaient plus pures que les mSurs modernes , complète erreur

sur la nature de l’homme , parce qu’on ne veut pas voir que l’esprit humain est perfectible. « Les gouvernemens qui arrêtent l’essor du génie ressemblent à ces oiseleurs qui brisent les ailes de l’aigle pour l’empêcher de prendre son vol.

« Enfin on ne s’élève contre les progrès de la civilisation que par l’obsession des préjugés : on continue à voir les peuples comme on les voyait autrefois, isolés, n’ayant rien de commun «tans leurs destinées. Mais si l’on considère l’espèce liumaine comme une grande famille qui s’avance vers le même but , si 1 ou ne s’imagine pas que tout est fait ici bas pour qu’une petite province , un petit royaume , restent éternellement dans leur ignorance, leur pauvreté, leurs institutions politiques telles que la barbarie, Je temps et Je hasard les ont produites, alors ce développement de l’industrie , des sciences et des arts, semblera ce qu’il est en effet, une cliose légitime et naturelle. Dans ce mouvement universel , on reconnaîtra celui de la société , qui , finissant son histoire particulière, commence son histoire générale

»

TRIBUNAL CORRECTIONNEL.

-

INSTANCED’APPEL.

Séance de samedi, 8 décembre.

Dans son audience de ce jour, le tribunal correctionnel, siégeant en instance d’appel, a eu à s’occuper d’une question assez, neuve en matière de droit pénal

voici les faits :

Joseph 1lilman , prévenu de banqueroute frauduleuse en Prusse s’était réfugié sur notre territoire. Bientôt if est arrêté paj’ l’autorité belge et enfermé à la maison d’arrêt de Ruremonde. Pendant que le gouvernement prussien sollicite son extradition auprès du nôtre , Hilinan s’évade le 26 août dernier : Sur ce le concierge de ladite maison d’arrêt est cité devant le tribunal correctionnel de Ruremonde et condamné à deux mois d’emprisonnement , pour avoir , par sa négligence , laissé évader un détenu , prévenu d’un crime de nature à entraîner une peine affiictive a tems.

— Art. 209 du code pénal.

Le concierge ayant interjeté appel de ce jugement , M. Cousturier, son conseil, a soutenu que les articles 237 et suivans du code pénal, concernant l’évasion de détenus, ne peuvent recevoir leur application lorsque le détenu évadé est prévenu de crimes ou délits commis à l’étranger :