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prix pour le commandant. Suivant l’aveu des Algériens , ils ont eu 24 morts et <Ï2 blessés. La frégate et la corvette ont été fort endommagées. »

D’autres lettres annoncent que l’aga, ministre de la guerre à Alger, a été mis à mort, ainsi que quarante autres individus arabes ou turcs ; on présumait que l’aga était à la tête d’une conspiration contre le dey. M. Collet assure de la manière la plus positive que depuis l’affaire du t octobre aucun bâtiment de guerre n’est sorti d’Alger ; le 8 novembre, l’état de la mer permit à ce commandant de s’approcher assez de 1* vd.e pour comptertJes bâtimens mouillés dans le port, et voir que leurs mât, de hune étaient dépassés, ce qui donne lieu de croire qu’ils ont renoncé à tout projet de sortie pendant l’hiver. —M. de Montlosier vient de publier un mémoire adressé à M. de Villèle, brochure de 192 pages, intitulé : Les Jésuites, les Congrégations et le parti-prêtre en 1827. Le but de cet ouvrage est d’engager M. le président du conseil à supprimer l’institution des jésuites , soit comme monstrueuse , soit comme équivoque, soit comme illégale ; et pour parvenu- à cette suppression , de commencer par secouer le joug et des congrégations et du parti-prêtre.

— On lit dans la Gazette de Lyon , 7 décembre : « Ofv dit que la maison Rothschild, que ses estafettes informent exactement et proniplement de tout ce qui se passe, a vendu samedi dernier pour 300,000 fr. de renies, el ordonné des ventes considérables à l’étranger. 11 Le fameux chef de seele , Coessin , vient d’être, sinon excommunié , du moins suspendu de la communion des fidèles par M. l’archevêque de Paris. Cet homme singulier se présentait trois fois par semaine à l’église de l’Assomption, suivi de quarante personnes des deux sexes qui communiaient en même temps. Cet appareil de dévotion ayant frappé l’attention de tous les paroissiens, l’autorité ecclésiastique adû s’enquérir des conditions, des doctrines et du but de celte association ; elle a découvert* que rien n’était moins orthodoxe. On assure que l’autorité ecclésiastique d’un diocèse de France a été obligé d’intervenir dans ce qui concerne cette secte et d’en informer la cour de Rome , en raison d’un établissement que M. Coessin a créé auprès de Pistoie , où il comptait réunir ses prosélytes. Ce qu’on peut affirmer, c’est que M. de Coessin n’a eu jusqu’à ce jour qu’un très petit nombre de disciples, et «pie son crédit , comme sectaire ,va toujours en diminuant. Il a suffi que l’autorité ecclésiastique en signalât le danger pour en préserver les personnes pieuses. »

— La veuve de Fouquier-Thinville vient de mourir dans un âge très avancé, et dans un état complet d’indigence.

— Une lettre de Tunis, à la date du 17 novembre, annonce que le cutter américain Porpoise , capitaine Cooper, était arrivé la veille en ce port, et qu’on )’ avait appris par lui que la flotte turco-égyptienne avait été complètement détruite à Navarin le 20 octobre par les escadres des trois puissances alliées. Cette nouvelle inattendue n’avait en^

rien troublé la tranquillité de la ville.

— On écrit de Mobile (Etats-Unis), à la date du 21 novembre :

« Notre ville vient d’être la proie d’un épouvantable Réau. Au point du jour, ce matin, le feu a éclaté d’une manière très violente dans lés étages supérieurs de l’hôtel «le Mobile, dans la rue royale. Tous les efforts pour sauver cet édifice ont été vains. Les flammes se sont répandues de tous cotés avec une effrayante rapidité , el en peu d’heures une grande partie de la ville a élé réduite en cendres. Les ravages du feu continuent à s’étendre, et l’on ne prévoit pas où ils s’arrêteront. Les pertes s’élèvent déjà à plus d’un million de dollars (plus de cinq millions de francs). Tout le inonde s’accorde à supposer «jue cet incendie est l’oeuvre tle la malveillance. »

—La Tête de Mort , mélodrame en trois actes, qui a paru hier pour la première fois an théâtre de la Gaîté, a l’ail frémir et verser d’abondantes larmes

on a beaucoup

applaudi, un peu sifflé, et la soirée a fini par une éruption du Vésuve. Cent représentations sont assurées à cet ouvrage, dont l’auteur est M. Gilbert Pixérécourt.

— Nos élégantes portent maintenant des manteaux d’un genre tout original ; ils sonl de diverses couleurs rapportées, et ne ressemblent pourtant pas aux écossais. On les nomme manteaux Navarin,


PAYS-BAS.

Bruxelles , le 13 décembre.

Un arrêté royal du 1er de ce mois, porte que le bureau d’expédition établi à Gué-d’Hossus, portera dorénavant le nom de bureau de Bruly, et qu’il sera en même temps ouvert au transit.

— Le vicomte Colins de Ham, chambellan du Roi, chevalier du Lion belgique, ancien membre des états-généraux, est décédé hier en cette ville.

— Les deux maçons constructeurs de la maison qui a croulé, hors la porte de Schaerbeek, ont comparu hier devant M. le juge d’instruction et ils ont été écroués à la maison d’arrêt, sous mandat de dépôt, immédiatement après leur interrogatoire.

— Hier soir, avant l’ouverture des bureaux, la foule encombrait les avenues du théâtre, attirée par le désir de voir les six Osages qui, suivant l’annonce, devaient assister au spectacle. Ils sont arrivés à six heures et sont descendus d’abord au foyer des acteurs où la foule s’était également portée. Une demi-heure après, ils se sont placés dans la salle à l’entrée de la galerie à gauche des acteurs. Ils étaient accompagnés du colonel Delaunay, avec lequel ils voyagent, et n’ont cessé d’être l’objet de l’attention du public pendant la représentation. Dans l’entr’acte du concert à la Cour au bailet de Frisac, des rafraîchissemens leur ont été servis; et à la fin de ce léger repas, ils se sont levés et ont porté au public un toast auquel les applaudissemens ont répondu. Un peu avant la fin de Frisac, ils ont paru sur le théâtre parmi les spectateurs qui figurent aux scènes équestres de Franconi: ce spectacle a semblé leur plaire, surtout le feu d’artifice dont les étincelles, en tombant sur eux, excitaient leur hilarité.

Les femmes étaient enveloppées d’une mante rouge sous laquelle elles portent un léger vêtement; leur teint est cuivré; leurs cheveux, très-noirs et très-lisses, sont applatis et séparés en deux au milieu du front. Les hommes ont pareillement un petit manteau rouge, et sont nus de la tête jusqu’à la ceinture. Leur peau est rouge; ils ont le corps et les bras ornés de plaques d’argent, de bracelets, et sur la tête un mouchoir rouge tourné en forme de turban. L’un d’eux porte une petite hache ornée de grelots ou de sonnettes. Ils ont la figure peinte avec du vermillon, mais non à tel point qu’on ne puisse distinguer leurs traits, qui sont plus réguliers que ceux de leurs compagnes. On croit qu’ils assisteront plusieurs fois encore au spectacle.

— La Gazette d’Ausbourg annonce sous la rubrique de Berlin, 3o novembre, que le département des affaires étrangères aurait reçu avec la nouvelle de la prise de Tauris, par les Russes, l’avis que les préliminaires de paix entre la Russie et la Perse sont signés, et que la première obtient la possession des districts en litige et une délimitation fixe.

— Le célèbre sculpteur Alvarez est mort à Madrid, le 26 novembre, dans la misère. Il a succombé à une maladie de foie dont le développement a été sans doute hâté par les tracasseries qu’il a eu à subir depuis quelque temps; le beau groupe qu’il a exposé en dernier lieu, et qui représente un vieux guerrier défendu par son fils, a occasionné une procédure devant le tribunal ecclésiastique, parce que des malveillans avaient prétendu y trouver des allusions révolutionnaires.

Maestricht, le 14 décembre.

Un arrêté royal en date du 8 juin 1820, relatif aux rapports qui peuvent avoir lieu entre les chambres des états-généraux et les départemens ministériels, s’oppose à ce que ces chambres renvoyant au ministère des pétitions qui leur sont adressées; ceci modifie ce que nous avons dit à propos de l’accueil fait à la pétition des habitans de St.-Trond contre la capitation de l’impôt mouture. (Voyez no 288 du journal).

— Le 9 de ce mois, vers six heures du soir, le nommé François Bruin, marchand de cochons, passant sur la chaussée près de Hechtel, a été vivement assailli à coups de bâton par deux individus inconnus. Après l’avoir terrassé, ils lui ont arraché une ceinture de cuir qu’il portait autour du corps et qui contenait 232 fl., et se sont enfuis. Bruin s’est relevé et est allé à Hechtel se faire panser: il avait à la tête deux blessures qui paraissaient ne pas être dangereuses. Il résulte des renseignemens qui ont été recueillis sur les lieux, que Bruin dans sa route s’était arrêté dans différens cabarets, et qu’il peut avoir eu l’imprudence de parler de l’argent dont il était muni: ce qui aura engagé les deux voleurs à le suivre de loin et à l’attaquer au moment favorable: on n’a pu les découvrir jusqu’à présent.

— Dans une lettre adressée au Courrier de la Meuse, sur les réjouissances qui ont eu lieu à Ruremonde pour célébrer la publication du concordat, nous trouvons la particularité suivante: « Le soir, la galerie de la grande tour, ainsi que le quartier de la place, comme aussi les quartiers de l’église de Munster, étaient illuminés avec beaucoup de goût et d’élégance. Cette dernière église, très vaste et d’une construction gothique, offrait un coup-d’œil majestueux. On se rappelait avec un attendrissement que la bienveillance du Roi pour ses sujets catholiques ne pouvait qu’augmenter, que cet édifice religieux doit son origine et sa fondation à un des ancêtres de Sa Majesté. En effet, c’est Gérard III de Nassau, comte de Gueldre et de Zutphen, fils de Richardine de Nassau, qui a bâti ce temple en 1218; et ses cendres y reposent encore en ce moment. On sait que ce prince était très pieux et qu’il gouverna ses états avec beaucoup de sagesse. Il mourut en 1229. »

— On mande de La Haye que la première chambre des états-généraux est convoquée pour le 14 de ce mois.

— Le 12 de ce mois, on a fait à La Haye l’ouverture d’une nouvelle école gratuite; 600 enfans y recevront l’instruction pendant le jour, et 100 le soir. Le nombre d’en-