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ANNÉE 1898

10 janvier 1898.

Une autre année. Si Dieu le veut encore, je la lui abandonne de toute la sincérité dont je suis capable.

Ce n’est pas pour me faire plus résignée que je ne le suis. Je ne veux pas être résignée. Je me sacrifierai peut-être un jour, je ne me résignerai jamais. Je ne peux pas rester passive, même avec la souffrance.

La vie d’une femme heureuse est manquée pour moi. Il faut m’en inventer une autre dans laquelle ces affreuses années puissent garder une place. Puisque j’ai tant marché, gardons au moins la route où nous avons de l’avance.


Lundi 17 mars 98.

Allée à la grande rivière en coupé avec maman. Il faisait bleu sur rade et magnifiquement froid.