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année 1897

énormément de volonté pour peu de choses. Ce travail revolvant toujours sur moi me harcèle et me dégoûte..


Mardi 4 mai.

J’ai certainement pensé à écrire, c’est le premier mouvement de ceux qui ont vécu un peu plus vite et un peu autrement que les autres. Et c’est faire quelque chose ! Quand les circonstances nous ont donné une certaine rage de volonté, on s’en trouve singulièrement embarrassé !

Le travail ardent, implacable, aurait alors sa raison d’être, les résultats s’étendraient. Puis enfin la jouissance esthétique, vouloir toujours plus parfaite, plus sincère, forte et souple la langue qui traduit votre substance ; il y a là quelque chose.

Mais j’ai rêvé plus. Une pareille carrière n’est déjà plus assez sérieuse pour moi


Mercredi 2 juin.

J’ai vingt-deux ans.


Dimanche 20 juin.

J’adore la bonté et je ne suis pas bonne, parce que dans mon indépendance et mon perpétuel an-