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ANNÉE 1896

Brest, 25 février 1896.

Je ne veux pas moins souffrir, je n’ai aucune raison d’être moins malheureuse. Je ne veux me sentir apaisée que par des succès, je ne veux pas m’habituer à la tristesse comme si j’étais née pour cela.

Je me résignerai le jour où j’aurai compris. Je me résignerai sans récriminations, sans regrets, sans mélancolie, avant cela pas de repos. Je n’accepterai jamais un mal sous prétexte que je ne peux pas l’empêcher. J’aime mieux continuer à remuer exprès tout le noir de la terre.

Ce n’est pas au malheur qu’il faut se résigner, afin de ne plus souffrir, il ne faut pas s’anesthésier, ne pas souffrir comme on dort, mais comme on marche et comme on mange.