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XXIX
PRÉFACE

difficile d’être charitable et humble quand il vous arrive des petits succès comme ça… »

Le samedi 14 octobre 1888, elle écrit :

« Lorsque j’examine mes souvenirs et que je recherche les passages de ma vie, lesquels je voudrais tant faire repasser, il est un moment délicieux auquel je ne peux penser sans que mon cœur batte bien fort, ce moment, après ma première communion (ah ! ma pauvre chère 1ère Communion, tu es bien loin dans le temps, mais bien près dans mon cœur !) a été le plus doux de ma vie, par ce moment j’entends les 3 jours de ma retraite de Confirmation, Andrée me disait : Ah ! cette chère retraite, je ne puis y penser sans avoir envie de pleurer ! Eh bien voici bien des mois et en écrivant ces lignes qui me la rappelle, j’ai presque des larmes aux yeux. Jamais dans mes deux autres retraites, je n’avais tant d’empressement à me rendre à ces exercices, jamais je ne m’y était sentie si en famille ; notre prédicateur (esprit excessivement large) avait trouvé le chemin de tous les cœurs, très simple, un prêtre de campagne, il nous expliquait l’Évangile, si clairement, si nettement ; humble de cœur et d’esprit. Dieu lui avait donné l’intelligence des écritures et jamais après une instruction nous n’étions fatigués. Puis j’étais là entre Andrée et Gabrielle, j’avais finie par connaître plusieurs des enfants du cathéchisme et je me sentais