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JOURNAL DE MARIE LENÉRU

« Est-ce ma faute si vous êtes plus grand, plus noble, plus émouvant qu’eux tous… La honte eût été de ne pas comprendre, la lâcheté de ne pas vous préférer de toutes mes forces. Que voulez-vous, je vous aime comme je ne savais pas qu’on puisse aimer » ! serait autrement passionné.

Si vous ne trouvez pas de passion dans les Affranchis, je vous demande de quel droit vous en trouvez dans Phèdre et dans Bérénice ?

Voici le préambule d’Antoine à son programme :

« Monsieur,

« Après le retentissement littéraire des matinées du samedi, la saison dernière, la direction de l’Odéon poursuivant l’exécution d’un programme raisonné, organise une série de matinées qui seront cette année exclusivement consacrées à la production d’auteurs nouveaux et d’ouvrages inédits.

« Le programme que vous lirez, d’autre part, est le résultat d’une minutieuse sélection parmi les centaines de manuscrits déposés à l’Odéon, et, à l’exception de Maurice de Faramond, aucun de ces écrivains n’a encore été représenté.

« On appréciera, nous l’espérons, l’importance et la signification de cette tentative, qui n’a plus été renouvelée depuis l’époque du Théâtre Libre, et d’où peut sortir tout le mouvement théâtral de demain. »