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XXVI
PRÉFACE

cela. Naturellement je ne parle pas des religieuses cloîtrées, elles ont tous les bonheurs et je trouve même dans plusieurs des entrées dans ces cloîtres une certaine nuance d’égoïsme et une certaine carmélite dont tante nous a parlée hier est à mon avis une lâche, une ingrate et une égoïste. »

Le 11 janvier 1888, Marie est désolée à en pleurer, car elle se découvre un autre défaut, lequel, à l’en croire, pourrait bien devenir un horrible vice :

« Il me semble que je suis orgueilleuse, je n’en suis pas bien sûre, mais chaque fois qu’on se moque un peu de moi, ça me blesse et je me sens prêtre à pleurer. »

En y réfléchissant elle aperçoit un autre point noir :

« Ah mon Dieu, plus je vais, plus je me trouve de défauts, j’ai peur d’être coquette. Oh c’est si laid ! »

Son admiration pour la vie religieuse ne préserve pas Marie de certaines désillusions :

« Hier j’ai vu au cours un moine de St-François d’Assise, il est déchaussé et décoiffé ; il ne m’a pas plu du tout oh ! mais du tout et j’espère que tous les moines ne sont pas comme lui. »

Plus loin elle observe qu’il fait bon avoir des amis haut placés :

« … J’ai retrouvé mon livre ; j’en suis bien contente, c’est aussi que j’ai prié St-Antoine de Padoue, je me