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XX
PRÉFACE

maintenant j’y suis, ce que j’ai de mieux à faire c’est de ne pas le bâcler.

« Nous sommes donc parties le mardi matin à 10 h. Alexandrine est venue nous conduire et tonton nous a rejoint à la gare. Mme de P… et sa fille partait aussi, je crois qu’elles changeaient de résidence car elles avaient six malles et trois ou quatre colis, le renouvellement du voyage de M. Périchon. Nous avons fait le trajet jusqu’à Kerhuon avec Mme  et Mlle F… ; puis nous avons changés de train à Landernau, nous étions dans le même compartiment qu’un Monsieur et une dame qui bien des fois m’ont donné envie de rire ; ils faisaient un voyage d’agrément, pour visiter le pays, ils prenaient des notes et comme il n’y avait qu’un crayon ils s’en servaient chacun à leur tour. Le Monsieur était obez et la dame n’était pas à plaindre, en s’asseyant elle avait relevé sa robe presque jusqu’aux genoux en sorte que j’ai pu bien juger de son enbonpoint ; à un moment j’ai cru qu’ils allaient se disputer, malheureusement ils se sont tus, ça m’aurait tellement amuser de les entendre ! La dame comme son de voix et comme manière de porter la tête m’a un peu rappelé Mme B… mais en plus mal ; puis le Monsieur a mangé du pain et de la galantine truffée dans des petites assiettes de poupées et la dame une tarte aux mirabelles ; nous nous étions les mieux partagées nous avions emporté des gâteaux, des pêches et du raisin.